Le marché du sucre toujours sous influence brésilienne
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La prochaine campagne brésilienne de sucre doit débuter dans quelques jours. Ses premiers résultats sont attendus avec fébrilité : c’est encore le Brésil qui donnera le la sur le marché pour l’année qui vient.

Tous les regards sont aujourd'hui tournés vers le Brésil, premier producteur et exportateur mondial : la part de marché du pays a augmenté depuis que l’Inde a restreint ses volumes, décidés au commerce international, selon les mois, le Brésil assure entre 70 et 80% des exportations de sucre. Certains experts n'hésitent pas d'ailleurs à parler de « surdépendance » du marché à la production brésilienne.
En attendant le début imminent de la prochaine campagne, les négociants envisagent le meilleur comme le pire. Or, un écart de quelques millions de tonnes peut à lui seul faire pencher la balance mondiale du côté d'un excédent ou d'un déficit en sucre.
L'éthanol ne fait plus recette
« Les épisodes de forte sècheresse au Brésil ont créé de l’angoisse et du stress » résume Timothé Masson, secrétaire général de l’Association mondiale des planteurs de betteraves et de canne à sucre qui s’attend à ce que « les premiers résultats de la campagne brésilienne fassent du bruit ».
Il faudra cependant attendre plusieurs mois pour confirmer les volumes de sucre qui seront commercialisables à l'international, car les exportations dépendent aussi de la quantité de canne qui ne sera pas transformée en sucre, mais allouée à la fabrication de biocarburant. « Le marché du sucre est si rémunérateur que la part de canne dédiée à l'éthanol pourrait être encore minimum cette année » explique Karim Salamon, chef analyste chez Wilmar Sucre : l’éthanol se vend entre 13 et 14 centimes la livre alors que le sucre se vend 8 centimes de plus, soit environ 170 dollars de différence pour une tonne. Un écart qui plaide pour un maximum de sucre brésilien dédié à l’exportation dans les prochains mois, ce qui permettrait, si c'était le cas, de compenser en partie une éventuelle baisse de la récolte.
L'inconnue indienne et thaïlandaise
Tout ce qui se passe au Brésil affectera sans doute encore les prix du sucre à New York en 2024 et en 2025, mais la Thaïlande et l’Inde pourraient libérer plus de volumes que prévu à l'exportation, en raison d'une meilleure production que prévue. Ils pourraient alors compter dans la balance des prix mondiaux. Une bonne nouvelle qui, si elle se confirme, viendra soulager le marché.
En attendant tous les scénarios restent ouverts, y compris celui d'un déficit majeur supérieur à 4 millions de tonnes pour la prochaine campagne, déficit avancé par le négociant Sucden, comme le rapporte le syndicat des betteraviers français, la CGB.
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