Chronique des matières premières

Noix de cajou: une remontée des prix «plus que probable»

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Le marché de la noix de cajou pourrait lui aussi pâtir des mauvaises conditions météo : la récolte de l'hémisphère nord s'annonce très décevante. Or, elle assure traditionnellement 85% de l'approvisionnement mondial.

En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou, l'incertitude est palpable depuis le début de la campagne : la première floraison n'a pas été à la hauteur des attentes et la deuxième, la plus importante, pourrait aussi décevoir.
En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou, l'incertitude est palpable depuis le début de la campagne : la première floraison n'a pas été à la hauteur des attentes et la deuxième, la plus importante, pourrait aussi décevoir. © Cristiano Almeida / Getty Images/EyeEm
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Après une saison des pluies tardive, l'Afrique de l'Ouest subit une vague de forte chaleur depuis le mois de février. De quoi affecter la production de noix de cajou, du Nigeria à la Guinée, selon le bulletin d'analyse agricole N'kalo. En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, l'incertitude est palpable depuis le début de la campagne : la première floraison n'a pas été à la hauteur des attentes et la deuxième, la plus importante, pourrait aussi décevoir.

En Asie, l'inquiétude concerne pour l'instant l'Inde. La saison des pluies trop tardive pourrait entrainer une récolte elle aussi tardive et décevante. Pour les experts de N'kalo, les informations communiquées par les acteurs de terrain confirment le déficit de l'offre qui était pressenti depuis plusieurs semaines.

Les prix stables en sursis

Malgré ces inquiétudes relatives à la production, les prix n'ont pas bougé pour l'instant, et sont même en baisse en Côte d'Ivoire, notamment faute de liquidités sur le marché local, selon N'kalo. « Une remontée est plus que probable » cependant, selon Pierre Ricau, analyste de N'kalo qui observe un début de hausse de la demande et anticipe un marché qui pourrait s'emballer dans les prochaines semaines. « La campagne 2024 de noix de cajou approche probablement d'un point de rupture », résume l'expert.

Cette perspective pourrait être favorable aux producteurs, mais va peut-être aussi les inciter à ne pas vendre trop vite leur production. N'kalo conseille en revanche aux transformateurs locaux de sécuriser le plus tôt possible leur approvisionnement s'ils ne veulent pas manquer de matières premières.

Incertitude sur les volumes disponibles à l'exportation

Les usines de transformation locales sont de plus en plus nombreuses : plusieurs dizaines de milliers de tonnes supplémentaires de noix de cajou pourraient être transformées cette année sur le continent africain, en particulier en Côte d'Ivoire, ce qui annonce moins de produits bruts disponibles à l'exportation. Et d'autant moins si la récolte est plus réduite.

Cette baisse probable de l'offre pourrait, elle aussi, participer à une remontée des prix.

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