Crise en mer Rouge: le transport maritime toujours sous tension
Publié le :
Plus de cinq mois après le début de la crise en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, les flux commerciaux continuent d'être perturbés. Ce qui implique des coûts logistiques qui ont augmenté, notamment pour les compagnies maritimes, comme en a témoigné, ces derniers jours, le danois Maersk.

60% du trafic maritime de conteneur qui passait par le canal de Suez a été dérouté par le cap de Bonne-Espérance, selon l'organisation maritime internationale. Et la situation pourrait encore perdurer jusqu'au deuxième semestre, voire jusqu'à la fin de l'année, selon Maersk, le numéro deux du transport par conteneur.
Le bénéfice net du géant danois est en recul au premier trimestre, il a été divisé par 13. En cause, notamment, des coûts d'exploitation qui ont augmenté de 7% par rapport au premier trimestre 2023 : le détour par l'Afrique du Sud allonge les trajets d'environ deux semaines et consomme environ 40% de carburant en plus par voyage, précise le groupe basé à Copenhague.
Les contraintes logistiques ont aussi pour conséquence une immobilisation plus longue des navires et des boites métalliques qu'ils transportent. Les compagnies ont dû agrandir leur capacité : Maersk dit avoir loué 125 000 conteneurs de plus.
Engrais, sucre, sel, charbon et céréales
Cette perturbation du trafic affecte les matières premières transportées par conteneurs, telles que les engrais, le sucre et le sel. Mais aussi celles transportées en vraquiers secs, ces navires géants qui transportent du minerai de fer, du charbon ou des céréales : leur circulation via le canal de Suez a diminué de moitié par rapport au dernier trimestre, selon les données compilées par l'analyste Joakim Hannisdahl, PDG de Gersemi Asset Management, postées sur le réseau X.
Le conflit qui perdure a provoqué une brutale remontée des coûts de fret. Maersk rapporte une augmentation de 23% des taux de transport par conteneur par rapport au dernier trimestre 2023.
Pour les vraquiers secs, les taux sont moins impactés par la crise en mer Rouge que par l'offre et la demande, explique Marc Pauchet, analyste chez Maersk Broker. La demande en minerai de fer de la Chine est par exemple le moteur actuel de la hausse des taux de fret des Capesizes, les plus gros modèles de navire en circulation sur les océans.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne