Gomme arabique, la résilience soudanaise après un plus d'un an de guerre
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Les exportations de gomme arabique ont été perturbées au déclenchement de la guerre, mais un peu plus d'un an après, le Soudan reste un fournisseur incontournable, comme l'attestent les chiffres des importations françaises du premier trimestre.

Sur les trois premiers mois de l'année, la France a importé 40% de gomme soudanaise en plus, par rapport au premier trimestre 2023, soit 18 572 tonnes contre 12 992. Une tendance qui s'illustre aussi au mois de mars : sur les 8 000 tonnes arrivées dans l'Hexagone, plus de 7 200 provenaient du Soudan, selon les dernières statistiques publiées par le service agricole N'Kalo.
Ces chiffres sont révélateurs d'une filière qui n'a pas cessé de fonctionner, mais il ne faut pas les surinterpréter prévient Nexira, le premier acheteur mondial de gomme brute : ces volumes soudanais importés peuvent être dû à un rattrapage, après les retards observés au troisième et quatrième trimestre 2023.
Retour à la « normale »
Pour être le signe d'un vrai rebond, la tendance doit se confirmer sur le long terme. À moins d'avoir douze mois de recul, il est difficile de tirer des conclusions, mais l'importateur français confirme que les exportations du Soudan ont repris « à un niveau à peu près normal » grâce à des corridors d'acheminement de la gomme qui permettent aux marchandises d'arriver à bon port.
Cette forme de résilience est sans doute aussi liée à un besoin vital de liquidités qui pousse les différentes parties au conflit, à maintenir l'activité du secteur, analyse un expert de la filière.
Hausse des prix de la gomme Seyal
L'activité doit sans cesse s'adapter au gré de l'évolution de la situation sur le terrain. Les contraintes restent en effet nombreuses à chaque étape de la chaine logistique : acheminer la matière première sur une route sécurisée, vérifier la qualité de la gomme avant l'embarquement, remplir les formalités d'exportation, tout est plus compliqué dans le contexte soudanais actuel.
Cela pèse sans surprise sur les prix, notamment pour la gomme de qualité Seyal qui a presque doublé depuis le déclenchement de la guerre.
Plus que jamais, pour répondre à la demande des industriels qui utilisent la gomme comme épaississant et émulsifiant, la clé est la diversification des approvisionnements : ainsi, le Tchad a été plus sollicité qu'auparavant ces derniers mois par les transformateurs de gomme. Ils se sont aussi fournis un peu plus au Mali, au Sénégal, sans négliger le Soudan du Sud.
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