Le marché du café dans l'attente de nouvelles pluies au Brésil
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Après une dernière récolte de Robusta en chute au Vietnam, le marché du café vit dans l'inquiétude de la prochaine récolte brésilienne d'Arabica. Résultat, les cours se sont enflammés ces dernières semaines pour atteindre des niveaux historiques.

Plus que d'habitude, le Brésil a besoin de pluie fin septembre, début octobre : il en va de la floraison des caféiers et donc de la prochaine récolte de 2025. Chaque année en septembre, les opérateurs ont les yeux rivés sur la météo, mais avec la sècheresse record que connaît le pays, les paramètres d'humidité du sol et de l'air sont, par endroit, dignes d'un climat désertique.
« Le pays connaît son pire déficit hydrique en 40 ans », selon José Marcos Magalhaes, président de Minasul, la seconde plus grande coopérative du pays, cité par l'Agence France Presse. Dans son dernier rapport trimestriel sur le marché du café, Rabobank résume la situation et avertit : « Le potentiel de la récolte d'Arabica 2025/2026 ne tient qu'à un fil. »
Des niveaux de prix « délirants »
La prochaine récolte brésilienne est déterminante, car le pays est le principal producteur d'Arabica. Avec le Vietnam, premier fournisseur de Robusta, ils assurent à eux deux 54 % de l'approvisionnement mondial en café. Tout accident climatique majeur dans un de ces deux pays a donc un impact sur le marché et sur les prix.
Contrairement à ce que certains espéraient, la plutôt bonne récolte brésilienne d'Arabica cet été n'a pas suffi à détendre les cours, qui sont à des niveaux « délirants » selon les mots d'un expert de la filière. Ils ont augmenté de 40 % depuis janvier et ont atteint ce mois-ci leur plus haut niveau depuis 13 ans – soit 260 cents la livre à New York.
La pression sur l'Arabica est alimentée en grande partie par l'incertitude qui pèse sur le marché du Robusta qui a, lui aussi, atteint un record historique en septembre.
Dans l'attente de signaux rassurants
« Pour que les prix repartent à la baisse, le marché a besoin de signaux clairs sur les volumes disponibles », explique un négociant. Or les stocks physiques de café dans les pays consommateurs sont très bas. Parmi les explications figurent des problèmes logistiques dans les ports brésiliens qui entrainent de gros retards à l'exportation, mais aussi le coût du stockage dans les pays destinataires devenu trop élevé. Les importateurs comme les industriels n'achètent plus pour garder, mais seulement pour répondre à une demande immédiate.
En attendant que soient levées les inquiétudes relatives à la production brésilienne de 2025, la nouvelle récolte vietnamienne cet automne devrait remettre des volumes de Robusta en circulation et faire baisser d'un cran le stress sur le marché du café.
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