Chronique des matières premières

L’Afrique toujours plus gourmande en riz importé

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L’Afrique pourrait importer cette année un record de 20 millions de tonnes de riz. Et ce à cause d’une production locale qui a souffert l’année dernière et d’une demande qui ne cesse d’augmenter.

L’Afrique pourrait absorber 40 % du commerce mondial de riz cette année soit 20 millions de tonnes. (Image d'illustration)
L’Afrique pourrait absorber 40 % du commerce mondial de riz cette année soit 20 millions de tonnes. (Image d'illustration) © Getty Images - Ute Grabowsk
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Dans les assiettes des consommateurs africains, on devrait trouver cette année plus de riz importé que d’ordinaire. L’Afrique pourrait absorber 40% du commerce mondial de riz cette année, soit 20 millions de tonnes. Un chiffre record, qui contraste avec les objectifs d’autosuffisance en riz affichés par certains États producteurs. Mais le climat a joué contre les récoltes locales l’année dernière. 2021 a été marquée par une succession de sécheresse et inondations, conjuguée à un manque récurrent d’engrais.  

Résultat : la production a stagné alors que la demande, elle, continue de croître de 2 à 3% par an. Une production qui ne pourra pas donc pas compenser cette année la croissance démographique, explique Patricio Mendez del Villar, chercheur au Centre de recherche agronomique pour le développement (Cirad). 

La mauvaise récolte malienne fait grimper les importations 

Parmi les importateurs qui font grimper la demande cette année figure le Mali. Le pays devrait importer 80% de riz supplémentaire par rapport à la dernière campagne, selon les prévisions du ministère américain de l’Agriculture (USDA) publiées ce mois de janvier. En cause, une diminution des surfaces plantées et des rendements en baisse faute d’engrais. Autant de facteurs qui ont fait chuter la récolte de 15%, selon les chiffres américains.  

Les prévisions d’importation de l’USDA combinées à celles de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) sont évidemment à confirmer. Elles dépendront de la deuxième récolte de riz du continent dans quatre ou cinq mois, selon les pays. Et aussi du prix du riz indien et de sa disponibilité. 

Les exportations indiennes ralenties 

Aujourd'hui, l’Afrique absorbe la moitié des exportations de l’Inde. Mais le prix de ce riz bon marché pourrait augmenter : une partie de la production est actuellement bloquée par manque de train pour l’acheminer. C’est potentiellement un tiers de ce qui devait être exporté par l’Inde en février qui ne pourra pas l’être, soit 500 000 tonnes.

Si le blocage dure encore plusieurs semaines, le consommateur africain sera peut-être amené à manger un peu moins de riz. Car si l’Afrique doit se fournir ailleurs, elle devra forcément débourser plus, les riz vietnamien et thaïlandais étant pour l’instant toujours plus chers que leur cousin indien. 

 À écouter aussi : Riz : le petit grain stable des marchés

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