Pétrole: les barils russes pourront-ils être remplacés?
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L’Agence internationale de l’énergie s’inquiète pour l’offre pétrolière mondiale. Les barils russes vont manquer et pourront difficilement être compensés à court terme, selon l’AIE.
L’Agence internationale de l’énergie annonce des heures sombres pour l’approvisionnement en pétrole : les perturbations de l’offre russe pourraient créer « un choc mondial », prédit même l’AIE. Autrement dit, un déséquilibre entre l’offre et la demande plus important qu’il ne l'est aujourd’hui.
Le déficit de l’offre russe est loin d’être anodin : le pays est le deuxième exportateur mondial avec 8 millions de barils jour. Mais depuis la guerre, Moscou ne peut plus écouler tout son brut, certains pays ou partenaires commerciaux refusant d’acheter du pétrole russe.
La stratégie de l’OPEP+ contribue à la tension du marché
L’AIE envisage une perte pour le marché de 3 millions de barils jour à partir du mois d’avril. Un volume qui pourrait augmenter si les sanctions deviennent plus sévères.
Or pour l’instant, ces pertes vont être difficiles à compenser. L’OPEP et ses alliés dont fait partie la Russie se refusent à augmenter leur production pour soulager le marché. L’OPEP+ s’en tient pour l’instant à son augmentation graduelle de 400 000 barils jour chaque mois. En dehors de l’OPEP+, le potentiel est limité : Brésil, Canada et États-Unis ne pourront apporter qu’une modeste contribution.
Le scénario catastrophe sera peut-être évité, au vu de la demande que l’AIE revoit à la baisse, pour 2022, à hauteur d’un million de barils en moins chaque jour. Mais cet ajustement ne suffira pas à compenser le déficit. D’autant que le sous-approvisionnement déjà existant est, lui, un moteur de la demande.
Des inquiétudes qui ont fait monter les prix de 7 %
L’évaluation inquiétante de l’AIE a participé à un rebond sur les marchés. Les deux références de prix ont augmenté d’environ 7% jeudi, repassant au-dessus de la barre des 100 dollars le baril.
Cette nouvelle hausse est aussi entretenue par la crainte de sanctions supplémentaires contre la Russie, plus la guerre se poursuit, ce qui ne ferait qu’accentuer des perturbations du secteur pétrolier russe.
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