Chronique des matières premières

Le Brésil, futur champion sur le marché du coton ?

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Le Brésil premier exportateur de coton en 2023, devant les États-Unis ? Le pays est peut-être trop optimiste, mais le défi est lancé sur le marché de l'or blanc !

Si les objectifs brésiliens ne se confirment pas cette année mais plutôt dans trois à cinq ans comme l'estiment certains experts, la volonté du pays de devenir un géant de l'or blanc est bien réelle.
Si les objectifs brésiliens ne se confirment pas cette année mais plutôt dans trois à cinq ans comme l'estiment certains experts, la volonté du pays de devenir un géant de l'or blanc est bien réelle. © Getty Images/Contributeur
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Les ambitions sont affichées par les producteurs brésiliens eux-mêmes : devenir les premiers exportateurs d’or blanc sur le marché mondial. Et dès cette année peut-être. L’Association brésilienne des producteurs (Abrapa) table sur l’augmentation des surfaces dédiées au coton cette année et vise une récolte de 3 millions de tonnes soit 18 % de plus qu’en 2022. Si cela se confirme, le pays pourrait alors exporter 2,2 millions de tonnes, selon l’Abrapa, le reste étant absorbé par les filatures locales.

Mais pour passer devant les États-Unis, qui ont exporté 800 000 tonnes de plus que le Brésil en 2022/2023, les Brésiliens misent aussi, peut-être avec beaucoup d’optimisme, sur une chute de 30 % des semis américains cette année, au profit de cultures plus rentables telles que le maïs, le soja ou le blé.

Un potentiel de croissance « sans limites »

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) donnera ses estimations en février pour la récolte 2023, et ne confirme donc pas ces prévisions, mais l’USDA confirmait en revanche déjà il y a deux ans, le potentiel de croissance du Brésil.

Selon une note américaine datée de mars 2021, le potentiel d’expansion de la culture cotonnière dans le Mato Grosso est presque sans limites puisque le coton arrive la plupart du temps en deuxième culture une fois le soja récolté. Théoriquement, c'est donc la totalité des surfaces de soja qui pourraient laisser place au coton. D’ici mars 2030, les surfaces de coton pourraient croître de 75 % dans cet État-là du pays, toujours selon cette note de l’USDA.

La Chine se positionne déjà

Si l’objectif brésilien de devenir premier exportateur mondial de coton ne se confirme pas cette année, mais plutôt dans trois à cinq ans comme le projettent certains experts, la volonté du pays de devenir un géant de l’or blanc est bien réelle, malgré les défis logistiques que posera l’augmentation de volumes proposés à l’export. Elle n’a d’ailleurs pas échappé aux acheteurs asiatiques.

De plus en plus de négociants privés chinois s’installent dans le pays. Pour des raisons politiques, le Brésil est une opportunité pour l’Empire du Milieu, premier importateur mondial. « Les Chinois se feront un plaisir d’acheter plus de coton brésilien si cela leur permet d’acheter moins de coton américain », explique un expert de la filière. Selon les derniers chiffres de novembre, la Chine, mais aussi le Pakistan et le Vietnam ont été les trois principaux acheteurs de la récolte brésilienne 2022.

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