Force de Sibérie 2, le gazoduc des grands espoirs russes
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Cette semaine, les projecteurs étaient braqués sur la rencontre à Moscou entre Xi Jinping et Vladimir Poutine. Lors de la visite du président chinois, il a surtout été question de gaz. Les deux chefs d’État sont parvenus à un accord sur un gigantesque projet de gazoduc appelé « Force de Sibérie 2 », qui devrait augmenter considérablement les approvisionnements de la Chine en gaz russe.

Il n’y a eu aucune annonce sur le calendrier de la construction de cet ouvrage et sur le montant du contrat. La seule information divulguée a été l'ampleur du projet. Force de Sibérie 2 sera long de 2 600 km, il reliera la Sibérie occidentale au nord-est chinois, via la Mongolie et transportera à terme 50 milliards de mètres cube de gaz naturel par an. Ce pipeline symbolise la nouvelle stratégie de Moscou de réorienter vers l’empire du milieu le volume de gaz que les Européens ne veulent plus en raison de l’invasion de l’Ukraine.
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Entre 5 et 10 ans avant livraison ?
Vladimir Poutine a promis que son pays sera capable de livrer à terme à son voisin 98 milliards de mètres cubes de gaz par an via ses gazoducs et 100 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié d'ici à 2030.
Mais les projets du président russe se heurtent à la réalité. Concrètement, ces volumes de gaz ne pourront pas être disponibles dans un avenir proche. Selon Didier Julienne, expert en ressources naturelles, il faudra entre 5 et 10 ans pour construire ce nouveau gazoduc.
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Des volumes de ventes modestes
Pour le moment, la Russie doit se contenter d’un seul gazoduc en fonction, Force de Sibérie 1 qui part lui de l'Extrême-Orient russe vers la Chine. Sa capacité actuelle est limitée à 15 milliards et demi de mètres cube par an, Moscou espère la doubler d'ici à 2 ans.
La Chine ne peut donc pas absorber toute seule les volumes qu’achetaient les Européens avant le conflit en Ukraine. Les ventes russes vers l'Asie restent toutefois modestes par rapport aux 155 millions de m3 que Moscou exportait vers l'Europe avant la guerre en Ukraine. En attendant, la Russie doit trouver d’autres clients pour écouler ses stocks invendus.
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