Tabac du Zimbabwe: le rêve d'un prix meilleur
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La campagne de commercialisation du tabac vient de débuter au Zimbabwe, premier producteur africain de tabac Virginie, et quatrième exportateur mondial. Les producteurs espèrent que la qualité 2023 fera monter les prix, ce qui n'est pas encore gagné.

Le tabac du Zimbabwe est connu pour sa qualité et cette année elle devrait être particulièrement bonne selon les producteurs. Un gage, donc, en théorie, d'un prix en augmentation. Mais les premières ventes ont, pour l'instant, été décevantes.
Les feuilles de la qualité Virginie qui font la réputation du pays se sont vendues à moins de 3 dollars le kilo -calcul effectué sur la base de 15 millions de kg vendus entre le 8 et le 22 mars. Loin de l'objectif fixé à 3,5 dollars. Un prix qui, même s'il était atteint, ne suffirait même pas à couvrir l'augmentation des coûts de production. Des coûts qui ont augmenté d'année en année, plus que les prix.
4 % de fermiers ont renoncé à la culture du tabac
Or le prix est un déterminant important pour retenir les agriculteurs. L'année dernière, les prix ont poussé 4% d'entre eux à quitter la filière. Face aux pressions croissantes pour plus de durabilité et moins de déforestation, la culture est de moins en moins attrayante.
Dans ce contexte, certaines grandes exploitations pourraient être tentées de se convertir à la culture du chanvre thérapeutique. Jusque-là, la législation imposait aux fermiers convertis de cultiver des plants avec un taux de THC inférieur à 0,3 %, faute de voir leur champ détruit. Le seuil maximum de THC est désormais relevé à 1%, ce qui limite les risques d'être hors norme et pourrait donc avoir un effet incitatif.
Mais le changement de culture, à grande échelle, n'est pas encore pour demain. « Les petits fermiers, et ils sont nombreux au Zimbabwe, ne pourront pas quitter le tabac s'ils ne sont pas soutenus financièrement », rappelle Mercedes Vazquez PDG de l'Association internationale des cultivateurs de tabac (ITGA). « Ils cherchent la sécurité avant tout, même si elle s'accompagne de prix qui stagnent ».
Objectif 300 000 tonnes
Officiellement, le Zimbabwe ambitionne d'augmenter sa production à 300 000 tonnes en 2025, en dépit de la lente baisse de la consommation mondiale de cigarettes. L'objectif fixé par les autorités s'annonce difficile à atteindre, car la production attendue cette année devrait à peine dépasser les 230 000 t, soit une augmentation limitée par rapport aux 212 000 t de l'année dernière.
D'autres pays, comme la Zambie, ont au contraire décidé de miser sur la qualité, quitte à produire moins. À une tout autre échelle, l'Inde, a aussi instauré un quota de production pour pouvoir agir sur les prix. Un virage que le Zimbabwe n'a pas encore pris.
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