Chronique des matières premières

Mangue ivoirienne: une saison en demi-teinte

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La campagne de commercialisation de la mangue ivoirienne touche à sa fin. Elle devrait être bonne, quoique moins spectaculaire qu’en 2022, en raison de l’enchaînement de fortes chaleurs et de fortes pluies.

La Côte d’Ivoire devrait revenir cette année à ses niveaux de production habituels de mangue, autour de 20 000 tonnes de fruits.
La Côte d’Ivoire devrait revenir cette année à ses niveaux de production habituels de mangue, autour de 20 000 tonnes de fruits. © CC0 Pixabay/Contributeur
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Troisième fournisseur du marché européen après le Pérou et le Brésil, la Côte d’Ivoire devrait revenir cette année à ses niveaux de production habituels, autour de 20 000 tonnes de fruits. Les experts prédisent une baisse d’environ un tiers par rapport à l’année dernière, qui avait été d’un niveau exceptionnel avec 32 000 tonnes exportées.

Alors que la campagne touche à sa fin, Mamadou Coulibaly, président de la coopérative Gninnangnon et premier vice-président de l'intermangue, dresse un premier bilan nuancé. « La récolte de la mangue a été bonne pour certains et mauvaise pour d'autres », dit-il. « Cela dépend des zones. Celles qui ont eu de la pluie pendant la floraison ont eu plus de chance. » Car la Côte d’Ivoire a connu de fortes chaleurs au début de l’année 2023, en pleine saison sèche, au moment de la floraison et de la nouaison des manguiers… qui provoquent la chute des fleurs et fruits à peine formés.

Les fortes pluies, ennemies des cultivateurs

Désormais, c’est la pluviométrie que craignent les cultivateurs. La récolte a commencé le 5 avril et la saison des pluies peu de temps après, à la fin du mois. Or les fortes pluies que connaît, en ce moment, la Côte d’Ivoire peuvent gêner la récolte et surtout, favoriser l’apparition de maladies fongiques, explique Pierre Gerbaud, chargé du suivi du marché de la mangue pour la revue spécialisée Fruitrop, éditée par le Cirad.

Les symptômes, invisibles sur le manguier, se développent au moment du transport et de la commercialisation des fruits sur les marchés destinataires. Autre menace : la mouche du fruit, véritable fléau pour les manguiers africains. C’est lorsque celles-ci deviendront trop nombreuses, annonce Mamadou Coulibaly, que la récolte prendra fin.

Un marché équilibré

Les premières stations ont déjà fermé, les exportateurs interrompant en général leurs expéditions à partir de la troisième semaine de mai. Mais avec l’inertie de transports qui prolonge artificiellement la campagne, les dernières mangues ivoiriennes n’arriveront sur les étals européens qu’en juin.

La fourniture ivoirienne du marché est déjà déficitaire, rapporte Pierre Gerbaud. Mais avec un marché moins chargé et plus équilibré, les prix se maintiennent mieux. L’impact devrait être positif pour les exportateurs ouest-africains, estime l’expert du Cirad, qui pourront ainsi couvrir leurs coûts et dégager des bénéfices pour tous les acteurs de la filière.

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