Chronique des matières premières

Le marché du lait en pleine restructuration

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La filière lait fait face à une crise de production mondiale et la collecte des principaux exportateurs est en stagnation (0,6% en juin, selon le dernier rapport d'Agrimer). Les exploitants sont confrontés aux problèmes de renouvellement des générations et à des contraintes environnementales qui font émerger de nouveaux acteurs sur le marché mondial.

La production mondiale de lait devrait augmenter de 12,5 % par an d'ici à 2032.
La production mondiale de lait devrait augmenter de 12,5 % par an d'ici à 2032. © Tom Hahn / Getty Images
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Il fut une époque où l'Europe ne savait plus que faire de sa production laitière, mais depuis la fin des quotas en 2015, le secteur est soumis à une compétition internationale croissante. La production mondiale devrait augmenter de 12,5% par an d'ici à 2032, mais ce n'est plus le continent européen qui tire cette production. 

Crise des vocations

La Commission européenne prévoit un léger repli de la collecte 2023, de l'ordre de 0,2%, malgré un premier semestre relativement dynamique et une année 2022 marquée par une envolée des prix. 

En France, deuxième pays producteur européen après l'Allemagne, l'inquiétude est montée d'un cran depuis le début de l'année, la baisse de la collecte est de 2,6%, alors que les revenus restent attractifs. La France est historiquement largement excédentaire et exporte près de 40% de son lait. La crise des vocations est la première cause de cette baisse. En France comme en Allemagne, le renouvellement des générations est dans une impasse. 

Les pays producteurs face à la contrainte environnementale

À l'échelle mondiale, la production a atteint 888 millions de tonnes en 2022 et est principalement portée par l'Asie. Parmi les grands exportateurs, L’Inde et le Pakistan devraient compter d'ici dix ans pour plus de la moitié dans la croissance de la production totale de lait, et pour plus de 32% de la production mondiale, estiment la FAO et l'OCDE.

Le cheptel laitier devrait y croitre sensiblement alors qu'il est en baisse dans l'Union européenne (deuxième producteur mondial) et en Nouvelle-Zélande, qui sont confrontés à des contraintes environnementales qui pèsent déjà sur leur production avec des mesures politiques de réduction du cheptel laitier. 

La demande reste soumise aux importations chinoises qui sont en baisse, les stocks de lait sont pleins et le pays frôle l'autosuffisance. Dans ce contexte de restructuration du marché, ce sont les États-Unis qui tirent leur épingle du jeu en trouvant de nouveaux débouchés commerciaux, notamment auprès de l’Indonésie, des Philippines et de la Malaisie.

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