Chronique des matières premières

Le cours du nickel au plus bas

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Métal notamment utilisé dans la production de batteries électriques et dans la fabrication de l’acier inoxydable, le nickel est un élément essentiel de la transition énergétique. Mais son cours est au plus bas depuis deux ans. En cause notamment : un surplus de production en Indonésie, premier producteur mondial.

La mine de nickel de Vale à Sorowako, en Indonésie, le 29 mars 2023.
La mine de nickel de Vale à Sorowako, en Indonésie, le 29 mars 2023. © REUTERS / AJENG DINAR ULFIANA
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À la fin du mois de novembre, le nickel est descendu sous les 16 000 dollars la tonne métrique au marché des métaux de Londres. Du jamais vu depuis avril 2021. À l'instar du lithium, le cours du nickel est en plein brouillard. La raison de cette baisse est, comme souvent, relativement simple : l'offre a explosé ces dernières années, notamment grâce à l'arrivée sur le marché de l'Indonésie, devenue premier producteur mondial. Le nickel indonésien, aux faibles coûts de production, a rapidement été prisé des consommateurs chinois.

Dans le même temps, les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie et de la Banque mondiale portaient à croire que la demande allait être de plus en plus importante. Elle augmente, certes, mais pas aussi rapidement que l'offre. Résultat : les prix baissent.

Des technologies de substitution

Il y a même des surplus de nickel sur le marché. Plus de 150 000 tonnes sur les neuf premiers mois de l'année, contre un peu plus de 60 000 l'an dernier à la même période. D'autant que les consommateurs ont trouvé une technologie de substitution, selon Didier Julienne, président de Commodities & Resources. On remplace les batteries au nickel, au cobalt et au manganèse par des batteries au fer phosphate. Des métaux très abondants, plus simples à extraire et moins chers.

La baisse des prix du nickel touche surtout les mineurs dont les coûts de production sont élevés, comme en Nouvelle-Calédonie, troisième producteur mondial. La situation de la filière y est alarmante. Sur les trois usines du caillou, aucune n'est rentable. En déplacement dans l'archipel la semaine dernière, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie français, a évoqué un besoin de financement « total et immédiat ». Selon lui, le montant total s'élèverait à un milliard et demi d'euros. Ce serait la condition sine qua non pour sauver le secteur.

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