Pédocriminalité: l'Église de France est-elle en train de faire sa révolution intérieure?

Des mesures inédites pour lutter contre la pédocriminalité. Les évêques de France ont dévoilé hier (lundi 8 novembre 2021) leur plan d'action, après avoir reconnu vendredi  (5 novembre) la «responsabilité institutionnelle» de l'Eglise catholique dans les violences sexuelles commises depuis 70 ans par des membres de son clergé, des clercs ou personnes en lien avec l'institution religieuse.

Les évêques de France ont annoncé que pour indemniser les victimes d'abus sexuels, des biens immobiliers et mobiliers seront vendus. Ici, une croix à la Cathédrale Sainte-Réparate, à Nice, le 10 octobre 2021. © REUTERS - ERIC GAILLARD

Parmi les annonces à retenir : la création d'une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation ; la vente de biens mobiliers et immobiliers de la Conférence des Évêques de France pour alimenter le fonds d'indemnisation des victimes ; ou encore la constitution de groupes de travail incluant des laïcs. Ces annonces interviennent un mois après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), dirigée par Jean-Marc Sauvé. Cette enquête avait secoué toute l'institution religieuse, en estimant à 330 000 le nombre de personnes mineures ayant été victimes de violences sexuelles depuis 1950. Alors, l'Église de France est-elle en train de faire sa révolution intérieure ? Et peut-elle ouvrir la voie à une prise de conscience et des réparations similaires dans d'autres pays ?

Décryptage avec :

- Philippe Portier, historien et sociologue, directeur d’études à l'École pratique des Hautes Études, ancien membre de la Ciase.