Décryptage

Iran: la sordide diplomatie des otages

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Il s'appelle Benjamin Brière, c'est un Français de 36 ans originaire de Lyon, amoureux du voyage et de l'aventure. Il parcourait le monde à bord d'un van qu'il avait aménagé. En mai 2020, il a été arrêté en Iran : il avait pris des photos dans un parc national à la frontière du Turkménistan avec un petit drone de loisir, un de ces petits appareils volants qu'on trouve couramment. Zone interdite, ont déclaré les autorités.

Une photo de Benjamin Brière arrêté en 2020 pour espionnage en Iran.
Une photo de Benjamin Brière arrêté en 2020 pour espionnage en Iran. © AFP
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À l'issue d'un simulacre de procès, Benjamin Brière, qui a toujours clamé n'être qu'un simple touriste, a été condamné cette semaine à huit ans de prison pour espionnage et huit mois supplémentaires pour propagande contre la République islamique. Il fait partie de la douzaine de ressortissants étrangers actuellement détenus par l'Iran. Les autorités de Téhéran ne s'en cachent pas : ces prisonniers peuvent être utilisés comme monnaie d'échange. En effet, l'usage d'otages comme instrument diplomatique est une des marques de fabrique de la République islamique. Dès qu'elle a besoin d'un levier de négociation, ou quand elle veut obtenir la libération d'un iranien détenu à l'étranger, elle a recours à ce procédé, et ceci depuis des décennies : l'exemple le plus connu, est la prise d'otages de l'ambassade de Téhéran peu après la révolution islamique en 1979.

Ainsi, le sort des ressortissants étrangers actuellement détenus dans les geôles iraniennes est suspendu à des enjeux qui les dépassent complètement. 

 

Décryptage avec :

- Thierry Coville, chercheur à l'Institut des Relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste de l'Iran.

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