Mercredi dernier (1er juin 2022), un jeune détenu est mort dans l'incendie de sa cellule au Centre pénitentiaire de Bordeaux Gradignan, le plus surchargé de France. Le taux d'occupation y est de 225%, c'est-à-dire que dans cette prison, il y a plus de deux détenus pour chaque place prévue. Selon les chiffres officiels, le taux d'occupation des prisons françaises atteignait 117% au 1er mai 2022. Ce chiffre grimpe à près de 139% dans les maisons d'arrêt, où sont détenues les personnes en attente de jugement et celles qui ont écopé de courtes peines.

Cette surpopulation carcérale vice tout dénonce la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté qui vient de rendre son rapport annuel : relations entre détenus, conditions de travail des surveillants, accès aux soins, au travail, à la formation, ou même aux douches, ou à la promenade sont compliquées, voire empêchées par le trop grand nombre de prisonniers.
Ce mal n'est pas nouveau. Il y a plus de vingt ans, des parlementaires français avaient visité des établissements pénitentiaires et intitulé leur rapport « Prisons, une humiliation pour la République ». Mais, le problème a persisté, il s'est même aggravé. Et la France continue d'être régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour la manière dont elle traite ses détenus.
Aujourd'hui, Décryptage se penche sur la situation dramatique des prisons françaises.
Avec :
André Ferragne, secrétaire général des lieux de privation de liberté.
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