Le ministre russe des affaires étrangères était aujourd'hui en Turquie pour négocier un corridor maritime sécurisé afin de permettre l'exportation de quelques 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine. Rien de concret n'est sorti de cette visite : selon les Russes, les « sanctions occidentales» sont à l'origine de la crise alimentaire qui menace le monde, et seule la levée de ces mesures punitives permettra de trouver une solution.

Chantage inacceptable dénoncent les Ukrainiens. Et le blé continue de croupir dans ses silos. La Russie et l'Ukraine ont exporté l'an dernier soixante millions de tonnes de blé, ce qui les place, ensemble, au premier rang mondial. Une manne d'importance vitale, puisqu'elle nourrit de nombreux pays qui en dépendent. Sur des marchés déjà mis sous tension par la sécheresse en Europe et en Inde, la guerre en Ukraine a fait s'envoler les prix. Le blé s'échange à plus de 400 euros la tonne, alors qu'il évoluait autour de 280 euros avant la guerre. Le blocage de la circulation en mer Noire fait donc craindre le pire. L'alimentation, nouvelle arme de guerre, c'est le sujet de Décryptage aujourd'hui avec nos invités Sandrine Dury, économiste du développement agricole et agro-alimentaire au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), spécialiste de systèmes alimentaires et Pierre Janin, géographe, chercheur à l’IRD, Institut de développement durable, auteur de Batailles de la faim (ENS éditions).

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