Décryptage

Boucs émissaires, objets de surenchère politique: le sort incertain des réfugiés syriens

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« Un calendrier sera établi pour renvoyer les réfugiés syriens », a déclaré l'ultranationaliste turc Sinan Ogan, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle, après avoir annoncé hier (22 mai 2023) son soutien à Recep Tayip Erdogan. Kemal Kiliçdaroglu qui affrontera le président sortant dimanche prochain (28 mai 2023), pour le second tour, a aussitôt surenchéri « Nous venons pour sauver ce pays du terrorisme et des réfugiés », a-t-il déclaré sur Twitter.

Des enfants syriens jouent au football près de leurs tentes dans un camp de réfugiés de la ville de Bar Elias, dans la vallée de la Bekaa, au Liban, en juillet 2022 (photo d'illustration).
Des enfants syriens jouent au football près de leurs tentes dans un camp de réfugiés de la ville de Bar Elias, dans la vallée de la Bekaa, au Liban, en juillet 2022 (photo d'illustration). © Bilal Hussein/AP
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Les réfugiés syriens font aussi de parfaits boucs émissaires au Liban, frappé par une grave crise économique et politique. Ils y sont l'objet de campagnes de dénigrement et d'expulsions. Le climat n'est pas riant non plus pour ceux qui ont trouvé refuge en Jordanie : au royaume hachémite, la question du retour des Syriens chez eux est jugée prioritaire. La stigmatisation de millions de personnes qui ont fui la guerre va de pair avec la normalisation du régime de Bachar el-Assad, mais rien ne garantit leur sécurité dans leur pays d'origine.

Avec nos invités :

- Bayram Balci, chercheur au CERI-Sciences Po, ancien directeur de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul 

- Salam Kawakibi, politologue et directeur du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris.

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