Iliana Iotova: le conflit en Ukraine éloigne l’idée d’une défense européenne

La Bulgarie traverse une crise politique, avec un 5ème scrutin en 2 ans, qui a vu l'émergence du parti russophile « Renaissance » de Kostadin Kostadinov. Le parti « GERB » de Boïko Borissov est arrivé en première position, sans majorité absolue, juste devant le parti « Nous continuons le changement » du Premier ministre sortant Kiril Petkov.

Iliana Iotova. © France 24

Ce pays membre de l'Union européenne, depuis 2005, a longtemps été proche de la Russie, et les réminiscences de ce passé soviétique se sont fait sentir dans les urnes. Iliana Iotova prend acte de ce résultat, mais il ne s'agit selon elle que d'un « vote de rejet » conjoncturel. Elle souligne que son pays a commencé à se détacher de sa dépendance aux énergies russes en diversifiant l'approvisionnement « avec des contrats avec la France et une connexion avec la Grèce par le terminal à Alexandropolis pour le gaz liquéfié ». Elle insiste également sur « quelque chose de très important : la Bulgarie est le seul pays qui a un contrat pour utiliser l’infrastructure gazière de la Turquie ». « Le conflit en Ukraine éloigne l’idée d’une défense européenne », regrette la vice-présidente, qui souhaite que l'on réfléchisse « sur les propos du président Macron pour une plus grande autonomie de l’Europe, une plus grande souveraineté en Europe, pour défendre notre continent, comme un membre réel de l'OTAN mais aussi pour avoir une défense propre ». Entrée dans l'UE en 2005, la Bulgarie n'est pas pour autant membre de la zone euro, qu'elle espère intégrer « dans deux ans », après des reports dus à l'instabilité politique, ni de l'espace Schengen. Elle regrette le « deux poids deux mesures » que la Bulgarie et la Roumanie subissent lorsqu’il s’agit des critères à respecter pour pouvoir rentrer dans cet espace, et affirme que « la frontière avec la Turquie, c’est la frontière la plus sûre maintenant ».