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Tchad: le porte-parole du gouvernement appelle les groupes armés à participer au dialogue inclusif

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Le porte-parole du gouvernement tchadien, Abderaman Koulamallah, a répondu au chef rebelle tchadien Timan Erdimi, qui, lors d'un entretien à RFI, a posé des conditions pour participer au dialogue inclusif qui se prépare à  Ndjamena, après une rencontre avec le comité technique à Doha. Libération des prisonniers politiques, restitution des biens confisqués, pré-dialogue en dehors du Tchad, ces conditions sont également posées par tous les groupes armés tchadiens. Abderaman Koulamallah a détaillé la position du gouvernement tchadien sur l'antenne de RFI.

Abderaman Koulamallah lors d'une conférence de presse en mars 2008, à Paris.
Abderaman Koulamallah lors d'une conférence de presse en mars 2008, à Paris. © AFP / FRANCK FIFE
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Abderaman Koulamallah : La négociation avec les politico-militaires est une négociation exclusive du comité spécial, qui va se pencher sur les demandes des politico- militaires quant à leur participation. La seule chose que nous disons au niveau du gouvernement, c’est, est-ce que ces conditions sont des conditions réelles, en vue de venir au dialogue ou c’est juste de la poudre aux yeux pour refuser un dialogue au niveau national. Maintenant, si vraiment cela participe de leur volonté, de poser des conditions à leur participation, nous étudierons ces conditions.

RFI : L’un des préalables posés par tous les groupes armés tchadiens c’est la libération de tous les prisonniers politiques et de guerre. Votre réaction ?

La question de l’amnistie est un peu prématurée. Les gens ne sont même pas venus au dialogue et ils posent des conditions pour libérer des prisonniers qui ont été arrêtés sur le champ de bataille, mettant en danger les institutions de la République. Il faut d’abord qu’ils montrent leur volonté de venir au dialogue. Ils ont signé des accords avec le comité spécial, qu’ils viennent ! Si on veut dialoguer avec les gens, il est normal que ce dialogue renferme tous les aspects de la réconciliation national. Et la libération des prisonniers fait partie de cette réconciliation nationale, mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs !

Vous avez entendu Timan Erdimi ce matin, sur RFI. Parmi ses conditions, il y a, par exemple, la libération de son frère Tom Erdini, arrêté au Caire, fin 2020, avec la complicité du gouvernement tchadien, assure-t-il. Votre réponse ?

Monsieur Tom Erdimi est un Tchadien qui a été arrêté. N’oublions pas qu’il est réfugié politique, en Égypte, il faut qu’il pose cette question aux autorités égyptiennes pour demander la libération de son frère. Cette condition ne me paraît pas être essentielle dans ce dialogue. Monsieur Erdimi n’a qu’à venir au dialogue et poser le cas de son frère. Je crois que le dialogue national prendra probablement une résolution à son encontre, mais nous, nous n'avons rien à voir avec cette affaire. 

Une autre exigence commune à tous ces groupes armés, c’est l’organisation d’un pré-dialogue en dehors du Tchad.

Mais on ne va pas multiplier les dialogues et les pré-dialogues ! Et les discussions qui sont entamées par le comité spécial, c’est déjà un pré-dialogue ! Qu’est-ce qui est important ? Il faut que nous nous retrouvions ensemble dans une même salle pour reconstruire notre pays. C’est primordial aux conditions, qui sont des conditions somme toute pas insurmontables.

Monsieur Erdimi a estimé également que la paix et le développement du Tchad ne peuvent pas se faire sans la participation au dialogue des groupes armés. Quelle est votre réaction ?

Mais il enfonce une porte ouverte ! Tout ce qu’il dit c’est exactement ce que nous faisons. On veut la paix, on veut la reconstruction des cœurs, on veut l’unité nationale… Si c’est cela qu’il veut, eh bien il est bienvenu au sein du dialogue.

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