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Sahel: «Pas de Wagner au Mali!», martèle Florence Parly sur RFI

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La ministre française des Armées, qui était présente ce lundi 6 décembre à Dakar pour l’ouverture du 7e Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, a réitéré la volonté de Paris : faire barrage à une intervention russe – soldats ou mercenaires – au Sahel, où intervient la force Barkhane. Entretien exclusif pour RFI et France 24, réalisé par Franck Alexandre et Marc Perelman.

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La ministre française des Armées Florence Parly, lors du Forum de la paix à Dakar, le 6 décembre 2021.
La ministre française des Armées Florence Parly, lors du Forum de la paix à Dakar, le 6 décembre 2021. © RFI
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Marc Perelman : Madame la ministre, il y a une dizaine de jours, un convoi logistique militaire français a été pris pour cible deux fois au Burkina Faso, tout d’abord à Kaya, puis au Niger à Téra. Est-ce-que le samedi 27 novembre on est passé tout près de la catastrophe ? Vous avez été pris au dépourvu, il faut le dire…

C’est une situation que nous n’avions jamais rencontrée jusqu’à présent, et auxquelles d’ailleurs les autorités aussi bien burkinabés que nigériennes n’avaient pas été confrontées. Donc il faut en tenir compte, et il faut aussi s’interroger sur les raisons pour lesquelles de telles manifestations, une telle violence a déferlé à l’occasion du passage de ce convoi. Et je crois aussi qu’il faut prêter attention au développement de ces actions immatérielles, c’est-à-dire, cette lutte informationnelle qui se déploie sur les théâtres d’opérations. On a voulu faire croire que – alors toutes sortes de thèses ont fleuri bien sûr – mais que notamment si Barkhane met en route des convois de cette nature, c’est pour pouvoir livrer de l’armement aux groupes terroristes.

On imagine bien que si un certain nombre de gens croient à ces balivernes, alors cela peut nous constituer un terrain propice pour que se déploie ce discours et ce sentiment anti-français, alors évidemment, il n’en est rien.

►À écouter aussi : Lignes de défense - Sahel: Barkhane face à une vague d'hostilité

M.P. : Qui leur dit ? Est-ce que c’est la Russie, parlons clairement, est-ce que pour vous, c'est la Russie qui est derrière cette guerre informationnelle ?

Il y a un certain nombre de compétiteurs qui sont évidemment à la manœuvre. Et d’ailleurs on les retrouve aussi à la manœuvre au Mali. Puisque comme vous le savez, ça fait des semaines maintenant que la rumeur selon laquelle une société de mercenaires russes qui s’appelle Wagner est susceptible de se déployer au Mali. Cette rumeur circule de façon de plus en plus appuyée, donc on voit bien que le Sahel est un théâtre dans lequel un certain nombre de compétiteurs se jouent de l’instabilité ambiante. Toute instabilité est une opportunité au fond pour ces compétiteurs.

Franck Alexandre : On évoquait Wagner, sont-ils à Bamako, sont-ils arrivés ?

Aujourd’hui, je ne pense pas qu’ils soient à Bamako, mais cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas une intention de la part des autorités maliennes actuelles de les y faire venir.

F.A. : Alors vous pesez avec les partenaires européens de la France sur les autorités maliennes, que vous disent-elles ?

Nous avons un dialogue assez franc avec les autorités maliennes surtout après les propos extrêmement musclés et inamicaux qu’a pu tenir le Premier ministre du Mali en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Nous avons eu des échanges extrêmement clairs avec les autorités maliennes et nous ne sommes pas les seuls à les avoir. Parce que vous comprenez bien que les pays européens qui sont également présents à nos côtés ne peuvent pas voir l’arrivée de cette société de mercenaires d’un bon œil.

M.P. : Mais si vous partez, c’est un cadeau pour Vladimir Poutine, non ?

Nous aviserons le moment venu, encore une fois, aujourd’hui la priorité est à l’exercice d’une pression maximale pour que cette situation ne se produise pas.

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