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Trafic de bois en Côte d’Ivoire: «Il faut laisser le justice faire son travail» déclare Alain R. Donwahi

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La Côte d'Ivoire préside officiellement la COP15 sur la désertification pour deux ans. L'ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi a été élu par acclamation président de cette COP15 ce mercredi. Son ancien ministère est sous le feux des projecteurs depuis quelques semaines. La justice soupçonne des liens internes avec un trafic de bois présumé. L'ancien ministre était-il au courant d'un trafic ayant pu avoir des ramifications au ministère ? Pourquoi un audit administratif a-t-il été lancé ? Les explications d'Alain Richard Donwahi.

L'ex-ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain Richard Donwahi, ici en 2017.
L'ex-ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain Richard Donwahi, ici en 2017. AFP - SIA KAMBOU
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Vous avez été élu aujourd’hui président de cette COP 15 pour deux ans, auparavant vous étiez ministre des Eaux et forêts de la Côte d’Ivoire, depuis quelque temps une polémique est attachée au ministère des Eaux et forêts de Côte d’Ivoire autour d’un trafic de bois présumé, alors est-ce que vous en tant que ministre vous aviez connaissance d’un trafic de bois qui aurait eu des ramifications au sein de votre ministère ?

Alain Richard Donwahi : Vous parlez de polémique, moi je n’ai jamais entendu parler de polémique, ça c’est une première chose que je voudrais dire, dans mon travail en tant que ministre des Eaux et forêts dès le départ nous avons insisté sur la gouvernance du secteur forestier. La gouvernance du secteur forestier parce que nous savons très bien que ce secteur-là est difficile, la déforestation a lieu depuis très longtemps en Côte d’Ivoire, et il y a des trafics, trafics aussi bien forestiers que de faunes d’espèces protégées et la lutte contre la criminalité forestière et la criminalité faunique a été pour nous une des pierres angulaires de notre politique, donc nous avons mis en place avec des institutions indépendantes la notation de ce ministère-là avec un indice de gouvernance. Un premier rapport a été fait il y a trois ans, donc il nous a indiqué un peu ce qu’il y avait à faire pour améliorer la gouvernance dans ce secteur, donc nous avons mis en place au fur et à mesure un certain nombre d’outils, qui ont abouti à la numérisation et à la dématérialisation des procédures au niveau de ce ministère, parce que vous savez que partout où il y a l’homme, il y a risques, donc ça a été un travail ardu qu’il faut continuer et qu’il faudra continuer, il faut lutter contre tous les trafics, ça fait partie du travail du ministère des Eaux et forêts qui a été entamé sous ma conduite et qui sera continué je l’espère maintenant. Maintenant nous avons entendu beaucoup de choses malheureuses, malencontreuses à mon égard je pense, des procès d’intention, des accusations à mon encontre mais je pense que tout ceci il faut laisser la justice faire son travail.

Je rappelle qu’effectivement vous n’êtes pas personnellement inquiété dans cette affaire, mais la justice est saisie et un audit a été lancé…

Ce n’est pas que le ministère des Eaux et forêts qui est audité, l’inspecteur général d’État l’a dit, il y a quinze ministères qui sont audités cette année, il y a environ dix sociétés d’État qui sont auditées, et également des conseils régionaux et des mairies qui sont audités, c’est le travail normal d’un État de faire des audits. Moi au cours de ma carrière ministérielle, j’ai dû passer à travers trois ou quatre audits, c’est normal, moi-même en arrivant au ministère des Eaux et forêts j’ai procédé à des audits, aussi bien de notre propre structure que des structures sous tutelle, pour savoir ce qui allait, qu’est-ce qui n’allait pas pour pouvoir faire les rectifications où il fallait, donc il n’y a pas eu un acharnement sur le ministère des Eaux et forêts, il y a des audits qui se passent comme dans tous les pays, dans tout État qui veut savoir où il va, faire des audits c’est tout à faire normal.

L’initiative d’Abidjan était présentée par le président Alassane Ouattara lundi, en quoi cette initiative d’Abidjan peut être décisive dans la lutte contre la désertification, la reforestation, etc. ?

L’initiative d’Abidjan est une initiative qui est portée par le gouvernement ivoirien auprès de la COP 15, c’est une initiative qui pourra servir de modèle en fait aux autres pays pour lutter contre la désertification, elle consiste en plusieurs composantes, la première et je pense la plus importante est celle relative à la déforestation, à la lutte contre la déforestation, mais il y a aussi celle relative à la cacao culture durable et à la restauration des terres mais aussi on insiste sur la chaine des valeurs qui va permettre au monde paysan d’avoir un revenu plus décent, donc c’est une initiative qui va servir de modèle comme je l’ai dit, qui va permettre à la Côte d’Ivoire de mettre en œuvre un certain nombre d’outils qui existent déjà, aussi bien pour la forêt que pour le cacao durable.

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