L'artiste française Jeanne Cherhal: la confiance de Benjamin Biolay «m'a redonné le goût d'écrire»
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Jeanne Cherhal est sur la route des festivals cet été : après les Nuits de Fourvière à Lyon et les Francofolies de la Rochelle, la chanteuse, autrice, compositrice sera en concert ce vendredi 22 août au festival « Un piano sous les arbres » à Lunel, dans le sud-est de la France. Elle y défendra son dernier album, Jeanne, produit en toute indépendance. Une liberté qu’elle savoure.

RFI : C'est presque une nouvelle Jeanne Cherhal que le public découvre sur scène. Vous aviez l'habitude d'un corps à corps avec votre piano. Là, vous allez encore plus loin. À quoi ressemble ce drôle de piano siamois que la scénographe Laura Léonard a conçu pour vous ?
Jeanne Cherhal : Laura Léonard a imaginé un piano d'un seul tenant, avec deux claviers à ses extrémités. C'est comme si c'était un piano en miroir. Elle y a ajouté un petit escalier en me disant : « Tu pourras monter sur l'escalier de temps en temps, si tu le sens. » Je monte carrément sur le piano. Cela me donne une telle liberté. Le piano est vraiment devenu ma piste de danse.
Dans les festivals, il y a beaucoup d'artistes, le public ne vient pas forcément pour vous. C'est un challenge supplémentaire ?
Je crois que c'est ce que je préfère. J'aime toutes les configurations, mais c'est vrai qu'attraper des gens qui ne me connaissent pas, c'est un challenge que j'adore.
Cinq ans séparent votre nouvel album du précédent, L'An 40. Le covid vous avait privé de tournée. Une période que vous avez mal vécue. Qu'est-ce qui vous a redonné l'envie de composer et d'écrire des chansons ?
C'est Benjamin Biolay qui m'a secouée en me disant que c'était le moment pour moi de refaire un disque et qu'il en avait tellement envie qu'il allait l'arranger et le réaliser. Quand il m'a proposé cela, je n'avais rien écrit, je n'avais pas une seule chanson. Sa confiance m'a donné des ailes. Cela m'a redonné le goût d'écrire. Je lui dois cet album.
Dans cet album, il y a une chanson, « Sous les toits », qui évoque les violences conjugales. Vous l'avez écrite en pensant au drame de Vilnius, à Marie Trintignant battue à mort par Bertrand Cantat.
C'est en pensant à Marie Trintignant que j'ai écrit cette chanson le 1er août 2023, le jour anniversaire des 20 ans de sa mort. C'est une histoire qui m'a hantée. Je me suis rendu compte à quel point j'étais encore marquée et en colère. Cela ne passe pas. C'est une horreur qui est devenue un symbole, mais qui reste inacceptable, 20 ans après.
Jeanne Cherhal sera en concert ce vendredi 22 août au festival « Un piano sous les arbres » à Lunel, dans le sud-est de la France.
Jeanne Jeanne Cherhal (Decibels production) 2025
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