L'intelligence artificielle va-t-elle détruire des emplois?
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Pour analyser les mutations du monde du travail provoquées par l'IA, comprendre ce qu’elles disent de notre économie et des rapports de force qui s’installent entre humains et machines, Malo Mofakhami, maître de conférences en sciences économiques à l’université Sorbonne-Paris-Nord, chercheur à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux et au Centre d’étude de l’emploi et du travail, est l'invité société de RFI.
C’est une nouvelle étape dans la révolution que vit le monde du travail. En annonçant la suppression de 14 000 postes dans ses bureaux, Amazon rejoint la longue liste des géants de la tech, Microsoft, Intel, Meta, qui revoient leurs effectifs à la baisse, au profit de l’IA. Ce ne sont plus seulement les tâches répétitives qui disparaissent, mais des métiers entiers, y compris dans les services qualifiés, la banque, le droit ou la communication. L’OCDE estime désormais que plus d’un quart des emplois dans les pays développés sont hautement exposés à l’automatisation.
Et cette fois, le phénomène ne se limite plus à la Silicon Valley : il gagne l’Europe, y compris la France, où la question des reconversions et de la formation devient urgente. Derrière les promesses d’efficacité, c’est une véritable transformation du modèle salarial qui se joue. Des milliers de salariés voient leur poste disparaître pendant que d’autres, formés à l’IA, voient leur valeur exploser. Les inégalités se creusent, les repères professionnels se brouillent, et la société s’interroge : faut-il craindre l’IA ou apprendre à vivre avec elle ?
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