«Les Cubains n’en peuvent plus»: manifestations inédites contre le régime
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Cuba secouée toute la journée d’hier (11 juillet 2021) par des manifestations contre le régime du président Miguel Diaz-Canel, dans plusieurs villes du pays. La crise sanitaire a aggravé la situation sur place, les Cubains doivent souvent attendre de longues heures dans des files d’attente pour acheter de quoi se nourrir. La police a réprimé ces manifestations hier, alors que Washington demande au régime «d’écouter son peuple».

Journée historique, à Cuba, avec des manifestations dans tout le pays. Hier, d'Est en Ouest, les Cubains sont descendus dans la rue aux cris de «liberté» et «à bas la dictature». Un évènement inédit puisque les manifestations sont interdites sur l'île, dirigée par l'unique parti communiste depuis des décennies. Le président Miguel Diaz-Canel a d'ailleurs prévenu qu'il défendrait la révolution communiste «coûte que coûte». Notre correspondante Domitille Piron a rencontré hier des manifestants à La Havane.
À l’international, Washington a mis en garde la Havane contre l’usage de la force. Joe Biden appelle aujourd’hui le régime cubain à «entendre son peuple». De son côté, Moscou met en garde contre toute «ingérence étrangère», Mexico dénonce l’interventionnisme étranger et offre de l’aide humanitaire.
Haïti : «Il faut combler le vide laissé par l’assassinat du président»
L’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse se poursuit, en Haïti. Un Haïtien, Christian Emmanuel Sanon a été arrêté. La police le présente comme l’un des auteurs intellectuels de l’assassinat, alors que l’incertitude règne toujours dans le pays, au niveau des institutions mais aussi dans la rue.
La police nationale dit avoir arrêté un Haïtien, Christian Emmanuel Sanon, présenté comme l'un des auteurs intellectuels de l'assassinat. Son nom a été mentionné par plusieurs personnes détenues dans cette affaire. Toujours, selon la police haïtienne, il aurait recruté, à travers une entreprise vénézuélienne nommée CTU en Floride, les 26 membres du commando responsables de la mort du président. Mais, plusieurs zones d’ombre subsistent autour de cette enquête. D’ailleurs, «la justice haïtienne n’a pas vraiment la capacité d’enquêter sur l’assassinat du président », réagit Gédéon Jean sur notre antenne. Le directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme en Haïti ajoute : «Elle était avant sous l’influence de l’exécutif, aujourd’hui, elle est dysfonctionnelle, c’est pourquoi nous demandons une enquête de justice internationale autour de ce dossier».
Une délégation américaine est arrivée hier en Haïti, et a rencontré un certain nombre de représentants haïtiens. Pour Gédéon Jean, la priorité est d’abord de «combler le vide laissé par l’assassinat du président de Jovenel Moïse, mais in fine il faudra rétablir les institutions et améliorer les conditions économiques de la population». Les États-Unis, eux, appellent de leurs vœux la tenue des élections, prévues en septembre. «C’est matériellement impossible», répond Gédéon Jean. «Les institutions sont dysfonctionnelles, pour la tenue d’élections, il faudra créer les conditions, au point de vue sécuritaire, il faudra un gouvernement qui inspire confiance et un nouveau conseil électoral provisoire».
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