Costa Rica: Rodrigo Chaves «un président mal élu»
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Inconnu encore il y a peu, le conservateur Rodrigo Chaves, ancien cadre de la Banque mondiale, remporte le second tour de l’élection présidentielle avec près de 53% des voix. Un nouveau président mal élu, avec plus de 43% d’abstention, dont la tâche sera immense. Le Costa Rica est aujourd’hui confronté à une grave crise économique et sociale.
« Ce résultat n'est pour moi ni une médaille, ni un trophée, mais une énorme responsabilité », déclarait hier, 3 avril 2022 au soir de sa victoire, Rodrigo Chaves qui a recueilli 52,9% des suffrages, contre 47,1% pour son adversaire, l’ancien président (1994-1998) José Maria Figueres, selon les chiffres du Tribunal Suprême électoral (TSE) après dépouillement de 89% des bulletins de vote. Rodrigo Chaves a surmonté auprès des électeurs le handicap d'avoir été sanctionné pour harcèlement sexuel de deux collaboratrices entre 2008 et 2013 alors qu'il travaillait pour la Banque mondiale. « Malgré cette ambiguïté, l’enjeu de l’élection était ailleurs pour les citoyens, notamment sur les questions économiques », explique notre invité Kevin Parthenay, enseignant à l'Université de Tours et chercheur à l'OPALC Sciences Po. Rodrigo Chaves rappelle le spécialiste de l’Amérique centrale, souhaite faire du Costa Rica « une sorte de Singapour, modèle de croissance, de dynamisme économique, et cela a été un discours payant dans une période où les thèmes de la fiscalité, du chômage, ont été structurants ». Le nouveau président ne disposera, cependant, pas de majorité au Parlement et devra composer avec les autres partis. « Son mandat sera difficile : c’est un des présidents les plus mal élus de la période contemporaine (plus de 43% d’abstention au second tour, ndlr) et le soutien à son programme est très faible. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la démocratie du Costa Rica », résume Kevin Parthenay. Rodrigo Chaves prendra ses fonctions le 8 mai 2022.
Équateur: au moins 20 morts lors d'une émeute dans une prison
Les bagarres ont éclaté en milieu de nuit, dimanche 3 avril 2022, dans le quartier de haute sécurité de la prison El Turi de Cuenca, au sud de l’Équateur. 800 policiers et 200 soldats ont été mobilisés pour rétablir l'ordre dans l'établissement. Les forces de l’ordre sont toujours sur place. « Une organisation veut prendre le contrôle total de la prison, mais certains s'y opposent », a expliqué le ministre de l’Intérieur. L'Équateur est régulièrement confronté à la violence dans ses prisons, généralement liée aux gangs. 320 prisonniers ont été tués dans des bagarres en 2021, dont 79 en février 2022, dans plusieurs émeutes simultanées dans quatre prisons.
Salvador : plus de 5 000 Maras arrêtés en une semaine
5 184 membres de gangs ont été capturés dans l'ensemble du pays, ces 7 derniers jours, selon la presse. Réponse du président Nayib Bukele aux 87 personnes tuées par des Maras, ces gangs armés du Salvador, il y a une semaine. Le chef de l'État a sévi aussi contre les 16 000 membres de ces gangs déjà incarcérés: « Ils vont souffrir pour les crimes qu'ils ont commis », a prévenu le directeur des centres pénitentiaires du Salvador, Osiris Luna. Les députés du parti présidentiel, quant à eux, proposent une loi pour instaurer la peine de mort car, selon eux, « les membres des gangs ne comprennent pas la réinsertion, ils ne peuvent pas s'adapter à un nouveau mode de vie. La seule chose qui puisse les faire s'arrêter, c'est de risquer la peine de mort ». L’état d’urgence qui confère à Nayib Bukele des pouvoirs exceptionnels, a été mis en place pour une durée de 30 jours.
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