Haïti: plus de 9 000 déplacés par la guerre des gangs

Aucune explication n'a été donnée, mais après 12 jours d'affrontements sanglants dans la plaine du Cul-de-Sac avec leurs rivaux de Chen Mechan, les membres des 400 Mawozo se sont repliés dans leur fief de la Croix-des-Bouquets. Un calme précaire est revenu au nord-est de Port-au-Prince. Trop précaire pour permettre aux plus de 9 000 déplacés de rentrer chez eux.

Des résidents de Port-au-Prince fuient leurs quartiers à cause des affrontements entre gangs rivaux dans la capitale haïtienne, le 2 mai 2022. © Ralph Tedy Erol/Reuters

Deux supermarchés, des dépôts alimentaires des quincailleries ont ouvert leurs portes, jeudi 5 mai 2022, dans la Plaine du Cul-de-Sac. Une première depuis le 24 avril, jour du début de la guerre entre les deux gangs rivaux qui a terrorisé les habitants des différents quartiers de cette vaste zone située au nord-est de Port-au-Prince. « Pendant ces huit jours, les rafales de balles fusaient sans arrêt mais on pensait toujours que la police allait intervenir », raconte l’un d’eux. Des affrontements sanglants qui ont fait au moins 39 morts, selon la protection civile haïtienne, un chiffre on le sait en dessous de la réalité, et qui a poussé plus de 9 000 habitants à fuir dans la précipitation. « Ce que j’avais en tête, c’était aller le plus loin possible de là, je n’avais aucune destination », raconte un habitant. Une fuite difficile pour beaucoup. Il a fallu attendre parfois des heures que les tirs cessent pour continuer l’itinéraire vers un quartier situé au centre de la capitale. Ce qui ne garantit malheureusement absolument d’être en sécurité. C’est un dossier d’Amélie Baron.

Colombie : représailles après l’extradition d’Otoniel

Le plus grand narcotrafiquant de Colombie, «Otoniel», chef du cartel Clan du Golfe, a plaidé non coupable jeudi 5 mai 2022 devant un tribunal fédéral de Brooklyn des accusations de trafic international de cocaïne qui pèsent contre lui. Arrêté, en octobre 2021, en Colombie «Otoniel» a été extradé le 4 mai 2022 aux États-Unis. La justice américaine considère qu'il a été le «leader suprême» de 2012 à 2021 du Clan du Golfe, une organisation criminelle ayant pu compter jusqu'à 6.000 hommes selon les périodes, et contrôlant une partie du département côtier d'Antioquia. Des membres de son cartel ont justement lancé en représailles une opération visant à assassiner des policiers et des militaires, mais aussi intimider la population du nord du pays. Dans la région de Bajo Cauca, six municipalités sont en état d'alerte en raison de la «présence évidente» de membres du cartel et d'éventuels «attentats» contre les forces de l'ordre. À Córdoba, au moins 63 écoles ont fermé leurs portes en raison de cet appel à la «grève armée» et des intimidations qui l'ont accompagnée. Les autorités colombiennes estiment à environ 4.000, le nombre de membres du cartel Clan du Golfe aujourd’hui.

 

Des enseignants argentins au secours des décrocheurs dans les quartiers populaires

Le Covid-19 et la longue fermeture des écoles a laissé de graves séquelles en matière de décrochage scolaire en Argentine. Selon les derniers chiffres officiels disponibles, 500 000 élèves n’étaient pas revenus en classe début 2022. Un absentéisme qui touche en premier lieu les quartiers les plus défavorisés, où les jeunes ont dû endosser des responsabilités d’adultes pendant la pandémie. À Buenos Aires, des enseignants parcourent chaque semaine le Barrio Mugica, le plus célèbre des bidonvilles de la capitale argentine, pour aller renouer le liens avec ces élèves. Notre correspondant Théo Conscience les a accompagnés pendant l’une de ces maraudes.