Analyse: les États-Unis gardent un pied en Afghanistan
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Il y a tout juste un an, les talibans marchaient sur Kaboul et reprenaient le pouvoir en Afghanistan. Leur arrivée, très rapide, a précipité le départ des troupes américaines. Mais, force est de constater que les États-Unis restent liés de très près à l’Afghanistan.

Ce lundi 15 août 2022, des talibans scandent des chants victorieux devant l’ancienne ambassade américaine, à Kaboul. Ils se réjouissent d’avoir repris les rênes du pouvoir et d’avoir précipité le départ des troupes américaines d'Afghanistan, un an auparavant. Pour autant, les Américains restent engagés dans le pays, au nom de la lutte contre le terrorisme, du respect des droits de l’homme et des minorités, mais aussi de la relance économique.
Il y a deux semaines, le chef d’al Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, a été tué à Kaboul par une frappe américaine. Il ne s’agirait que d’une action ponctuelle, et cela ne permet pas de dire que les frappes vont reprendre en Afghanistan. Mais, la présence du chef du groupe terroriste met à mal les relations, déjà très mauvaises, entre talibans et Américains : « j’ai parlé à des membres de l’administration américaine après qu’Ayman Al-Zawahiri a été trouvé et abattu en plein centre de Kaboul », rapporte Gram Smith, consultant pour le groupe de réflexion International Crisis Group, interrogé par Justine Fontaine. « Et certains se sentent trahis, personnellement. Mais les personnes qui suivent de près ces sujets savent depuis quelque temps que les talibans essayaient d’avoir le beurre et l’argent du beurre », poursuit-il. En effet, les États-Unis considèrent qu’ils n’ont pas respecté l’accord de Doha de 2020, signé sous Donald Trump et qui prévoit, en échange du retrait des troupes américaines, l’interdiction d’accès au territoire afghan aux groupes djihadistes.
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L’ombre américaine pèse aussi sur les finances de l’Afghanistan, puisque Washington a gelé les avoirs de la Banque centrale afghane. Plus de 70 économistes du monde entier, dont le prix Nobel Joseph Stiglitz, ont appelé le président Joe Biden à débloquer ces fonds, pour venir en aide aux Afghans qui souffrent à 95 % de la faim. Des négociations sont en cours, mais « elles avancent très lentement, déclare Gram Smith. C’est terrible, car la Banque mondiale et d’autres expliquent qu’il n’est pas possible de régler la crise humanitaire sans régler la crise économique d’abord. Or, l’une des manières de faire cela, c’est de débloquer les avoirs gelés de la Banque centrale ». À moins de trois mois des élections de mi-mandat aux États-Unis, le risque, pour le président Joe Biden, serait d’apparaître comme celui qui fait des concessions au régime taliban, en dégelant ses avoirs. Il devrait encore reculer sa décision.
Mexique : flambée de violences liées au crime organisé
Au moins 11 personnes, dont un enfant de 4 ans, ont été tués à Ciudad Juarez, à la frontière avec les États-Unis, dans une série d’attaques qui visaient des commerces, rapporte El Pais. Dans les États de Jalisco et Guanajuaro, la presse rapporte des incendies et des blocages de route, organisés par des cartels de drogue. Ces derniers jours, une vague de violence s’abat sur le Mexique, poussant les autorités à réagir. L’armée a été déployée dans les villes touchées. Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a lui-même pris la parole, soulignant que pour la première fois, des civils innocents ont été pris pour cible.
Le festival Innucadie au Canada, pont entre les cultures autochtones et québécoise
Après sa visite au Canada, il y a quelques semaines, le pape François a reconnu un « génocide » dans le drame des pensionnats pour autochtones. Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, des dizaines de milliers d’enfants autochtones avaient été arrachés à leur famille, internés dans ces pensionnats, gérés en grande partie par l’Église catholique, à des fins d’« assimilation ». Cet épisode historique est encore très douloureux pour les communautés des Premières nations. Depuis quelque temps, le Canada prend des initiatives pour favoriser la réconciliation.
Au Québec, à Natashquan, petit village de descendants d’Acadiens, à 1 300 kilomètres de Montréal, le festival Innucadie tente de rassembler les cultures autochtones et québécoise en un même lieu, avec des contes, des chansons, pour favoriser le dialogue. Reportage de Pascale Guéricolas.
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Annoncé récemment par le ministre délégué aux Outre-mer, la « structure unique de lutte contre les algues sargasses » est désormais sur les rails en Martinique.
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