Journal d'Haïti et des Amériques

Sur les rives du fleuve Béni en Bolivie, on mange du poisson au mercure

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Le rio Béni est empoisonné depuis des années, victime de son or. Le fleuve est l’un des principaux lieux d’extraction de ce métal précieux en Bolivie, mais l’industrie rejette du mercure, très toxique. L’eau et les poissons sont contaminés. Notre reporter Nils Sabin est allé rencontrer les communautés indigènes qui vivent sur les rives du rio Béni.

Un orpailleur montrant un mélange d'or et de mercure dans un territoire indigène, près Las Mercedes, dans la région de La Paz (Bolivie). (Image d'illustration)
Un orpailleur montrant un mélange d'or et de mercure dans un territoire indigène, près Las Mercedes, dans la région de La Paz (Bolivie). (Image d'illustration) © ERNESTO BENAVIDES/AFP
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Aujourd’hui, les poissons sont soit morts, soit empoisonnés. L’eau elle-même a changé de couleur, raconte Roxana : « avant les eaux de notre rivière étaient cristallines. Nos enfants allaient nager en toute sécurité et nous lavions nos vêtements dans la rivière, mais aujourd’hui ce n’est plus possible. » Dans sa communauté d’Altamarani, il n’y a quasiment plus de pêcheurs, seuls quelques hommes qui tentent de maintenir la tradition.

La situation est la même chez les autres peuples indigènes de la région et ils dénoncent l’absence de l’État. Faute d’électricité, de routes, ils ne peuvent pas développer d’autres activités comme le tourisme ou la plantation de bananes. Ces communautés estiment que le gouvernement a choisi le camp des mineurs, qui n’hésitent pas à organiser des manifestations et des blocages pour faire pression sur les autorités.

Aucune action juridique n’a été entamée, aucune protection apportée. Les communautés ont seulement réussi à faire mener une étude sur la pollution qui démontre que la quantité de mercure dans le corps des habitants est deux fois supérieure à la limite recommandée par l’OMS, parfois plus. Le gouvernement n’a pas pris de mesure, mais les peuples indigènes se souviennent de la réaction du ministre de l’Environnement qui a déclaré récemment avoir joué avec du mercure en étant enfant, questionnant les effets négatifs de ce neurotoxique sur la santé.

« L’ONU très loin de la réalité d’Haïti »

Dans son éditorial pour le quotidien Le Nouvelliste, le rédacteur en chef du journal Frantz Duval constate « l’ONU parle de statistiques mais la situation est terrible pour ceux qui vivent en Haïti. Nous avons reçu une information sur l’attaque d’un minibus par des bandits, mais personne ne peut confirmer cette information parce que personne ne peut se rendre dans les zones où se tiennent les affrontements, ni pour porter secours ni pour compter les victimes. » Le journaliste rappelle que, depuis quelques jours, les violences touchent plusieurs autres villes jusque-là plutôt tranquilles comme Saut-d’eau où « des gangs ont pris en otage presque toute la population de la bourgade », Mirebalais « tête-en-bas depuis trois jours ». Il y a aussi ces tirs nourris entendus par les résidents de la Plaine du Cul-de-sac, des habitants terrés chez eux depuis deux jours.

Le journal de la 1ère

Un séminaire sur la prostitution en Martinique.

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