Journal d'Haïti et des Amériques

Être journaliste au Honduras : vivre sous la menace constante

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Le Honduras est le pays d’Amérique centrale le plus dangereux pour la profession de journaliste. Les menaces sont multiples : elles peuvent venir des gangs ou de l’oligarchie hondurienne. Reportage d’Alice Campaignolle dans une radio communautaire, Radio Progreso.

Des membres de la police du Honduras et des experts médico-légaux mènent leur enquête à l'endroit où le journaliste Edwin Josué Andino a été abattu par des hommes armés, à Tegucigalpa (Honduras) le 10 octobre 2022.
Des membres de la police du Honduras et des experts médico-légaux mènent leur enquête à l'endroit où le journaliste Edwin Josué Andino a été abattu par des hommes armés, à Tegucigalpa (Honduras) le 10 octobre 2022. AFP - ORLANDO SIERRA
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À Radio Progreso, connue et respectée dans tout le pays, les journalistes doivent travailler derrière une vitre blindée pour se protéger des gangs. Menaces de mort, extorsions et intimidations sont devenues monnaie courante, notamment pour les radios communautaires en zones rurales, encore plus vulnérables. Ces médias de proximité donnent la parole aux populations qui subissent violences, violations de droits ou pressions liées à l’exploitation des ressources, ce qui les expose directement aux représailles du crime organisé ou d’intérêts économiques puissants.

Depuis 2001, une centaine de journalistes ont été assassinés au Honduras, la plupart des crimes restant impunis. Malgré l’espoir suscité par l’arrivée de la gauche au pouvoir en 2022, aucune réforme concrète n’a encore vu le jour pour protéger les journalistes ou garantir l’accès des radios communautaires à plus de fréquences FM. Les grands groupes médiatiques, fortement concentrés, continuent de bloquer toute démocratisation du paysage audiovisuel.

Haïti : pas de Premier ministre prévu par le projet de Constitution

Avec Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, nous revenons sur la version finale de la proposition de Constitution. Comme l’écrit le Nouvelliste, le Comité de pilotage de la conférence nationale propose « un pouvoir exécutif avec un président de la République, un vice-président élu et des ministres. Le Premier ministre est écarté du système politique haïtien ». Le texte prévoit aussi un découpage territorial en dix départements autonomes l’un de l’autre et qui ne sont pas sous la tutelle du pouvoir central. Fini la section communale, « la commune deviendra la plus petite entité territoriale administrative de la République dirigée par un seul maire ». Les départements seront dirigés par un gouverneur et envoient chacun deux sénateurs au Parlement. Au moins un député sera élu dans chaque circonscription, selon Le Nouvelliste.

Washington et Mexico renforcent leur coopération sécuritaire

Au Mexique, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a rencontré la présidente Claudia Sheinbaum. Sujet central des discussions : la lutte commune contre les cartels de narcotrafiquants. Une visite qui intervient quelques jours seulement après la destruction, par la marine américaine, d’un bateau suspecté de transporter de la drogue dans les Caraïbes. La presse mexicaine salue la fermeté de la présidente Claudia Sheinbaum, qui a tenu bon face aux menaces de Donald Trump. Le quotidien Milenio rappelle que le président américain n’a jamais caché son intention d’« utiliser ses forces armées pour traquer les criminels jusque sur le territoire mexicain ». Claudia Sheinbaum, elle, a réaffirmé sans détour qu’elle n’était pas prête à céder la souveraineté du Mexique, ni à subordonner son administration aux ordres de la Maison Blanche.

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Lors de la visite de Marco Rubio, la cheffe de l’État a une nouvelle fois résisté à la pression, sans pour autant abîmer la relation avec le grand voisin du nord. Milenio précise que le nouveau programme de sécurité frontalière annoncé repose sur un principe clé : maximiser la collaboration entre les deux pays, mais sans aucune subordination.

Pour El Universal, l’accord conclu avec Washington est à la fois une opportunité et un risque. Opportunité, parce qu’il apporte ressources, renseignements et coopération indispensables pour lutter contre les organisations criminelles transnationales. Mais risque, aussi, car il oblige le Mexique à avancer avec prudence pour que sa souveraineté et son intégrité territoriale ne s’effacent pas face à l’asymétrie de pouvoir avec les États-Unis. Le journal souligne que les principes de réciprocité et de responsabilité partagée devront être concrets : « Réduire le trafic d’armes venant du nord sera aussi prioritaire que de freiner le flux de drogues vers le territoire américain ».

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