Les États-Unis ne peuvent plus négocier seuls avec Israël et le Hamas
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Les États-Unis se sont beaucoup impliqués dans les négociations ayant mené à un accord entre Israël et le Hamas, à cet échange prévu d’une cinquantaine d’otages, retenus depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, contre 150 femmes et enfants palestiniens prisonniers en Israël. L’administration Biden a joué un rôle majeur, mais pour le chercheur en Sciences Politiques, Sébastien Boussois, cet accord est avant tout un succès pour le Qatar.
« Je pense que pour quelques temps encore, les États-Unis joueront un rôle décisionnel sur ce type de négociations, analyse Sébastien Boussois, mais que sans l’appui du Qatar qui a, à la fois, des relations en sous-main avec Israël pour le fameux accord à Gaza, mais également des relations avec les dirigeants du Hamas pour les abriter sur la demande d’ailleurs américaine et israélienne depuis des années… je pense que petit à petit, on risque de voir une évolution qui ne sera pas celle d’un succès américain systématique dans la région. »
Un soutien moins inconditionnel à Israël aux États-Unis
Sébastien Boussois rappelle à quel point le lobby qui défend les intérêts d’Israël a toujours eu une influence importante dans la chaîne de décision américaine, mais explique que l’on observe également « un resserrement des Américains sur l’intérêt national, et peut-être que ce processus se poursuivra si jamais Donald Trump revient au pouvoir l’année prochaine. Les États-Unis veulent pouvoir continuer à croire qu’ils sont les gendarmes du monde même s’ils n’en ont plus vraiment les moyens avec la désoccidentalisation du monde et qu’ils ont la capacité de négocier des choses et pas uniquement laisser le partenaire israélien régler cette question de Gaza uniquement par la guerre. »
La présence américaine au Moyen-Orient de plus en plus contestée
Le chercheur Sébastien Boussois estime qu’à terme, les États-Unis vont totalement se désengager de la région, « en tout cas, l’ensemble des pays ou factions ou groupes politiques ou terroristes qui reprochent aux Américains leur présence sont dans cette logique de ce fameux Sud global qui est aujourd’hui unifié dans un rejet de l’Occident et de ses valeurs. » Récemment, des attaques contre des militaires américains en Irak, auxquelles ont répondu des frappes, la nuit dernière, sont venues illustrer les tensions concernant la présence des États-Unis. « J’aimerais ne pas avoir à envisager un engrenage, mais la situation irakienne est le plus grand symbole d’une politique américaine mise en échec au Moyen-Orient, du renversement de Saddam Hussein jusqu’à un Irak qui est de plus en plus iranisé. Les soldats américains sont la cible facile à la fois idéologique, militaire et politique de tout un tas de groupements. »
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