Journal d'Haïti et des Amériques

Le Venezuela relance le bras de fer sur le territoire contesté de l’Essequibo

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Les résultats ont été annoncés triomphalement hier (3 décembre 2023) au Venezuela, la très large victoire du « oui » au référendum sur l’Essequibo. Ce territoire appartient actuellement au Guyana, il représente d’ailleurs les deux-tiers du pays. La contestation de Caracas n’est pas nouvelle mais refait surface à la faveur de ce référendum.

Le président Nicolas Maduro s'adresse aux partisans du gouvernement après un référendum concernant la revendication du Venezuela sur l'Essequibo, une région administrée et contrôlée par la Guyane, à Caracas, au Venezuela, le lundi 4 décembre 2023.
Le président Nicolas Maduro s'adresse aux partisans du gouvernement après un référendum concernant la revendication du Venezuela sur l'Essequibo, une région administrée et contrôlée par la Guyane, à Caracas, au Venezuela, le lundi 4 décembre 2023. © Matias Delacroix/AP
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Après avoir appartenu au Venezuela au XIXème siècle, l’Essequibo a rapidement été conquis par l’Empire britannique qui l’a fondu dans sa colonie guyanaise. La décision a été entérinée par un arbitrage en 1899 et est toujours contestée aujourd’hui, comme l’ont montré les résultats du scrutin d’hier. À la question « êtes-vous d’accord pour refuser l’imposition frauduleuse de l’arbitrage qui vise à nous dépouiller de notre Guyana Essequiba ? ». 95% des électeurs ont répondu « oui ».

Un débat très politique

En choisissant de remettre ce thème sur le devant de la scène, Nicolas Maduro travaille aussi son avenir politique. Avant la présidentielle de l’an prochain, le chef de l’État choisit un sujet qui fait consensus au Venezuela et joue sur la fibre nationaliste. L’opposition, elle, dénonce « un échec retentissant » et « une stratégie de distraction » pour faire oublier les vrais problèmes du pays, elle redoute également que Nicolas Maduro n’utilise les tensions avec le Guyana voisin pour imposer un état d’exception justifiant la suspension de l’élection présidentielle l’an prochain.

Caracas se défend de préparer une opération

Le chef de l’État assure quant à lui qu’il ne cherche pas de motif pour envahir la zone sans convaincre le Brésil voisin. Le pays a augmenté sa présence militaire dans le nord, à la frontière avec le territoire disputé et son président Lula dit espérer que « le bon sens va prévaloir. » Son homologue du Guyana tente en tout cas de rassurer avec ce message pour le président Maduro : « rien de ce que vous direz, aucune propagande ni aucun mensonge ne fera naître la peur dans mon cœur ou dans celui de n’importe quel Guyanais. »

 

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Opération de renflouage aux Saintes, en Guadeloupe.  

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