Journal d'Haïti et des Amériques

Les chauffeurs, sous la pression des gangs en Haïti

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Notre correspondante à Port-au-Prince a réussi à recueillir le témoignage de chauffeurs victimes de groupes criminels. L’association des propriétaires et chauffeurs haïtiens a dénombré 9 chauffeurs enlevés l’an dernier (2023), 6 brûlés par des bandits armés et 4 blessés par balles, ainsi que 382 passagers kidnappés. Les travailleurs du transport restent souvent traumatisés à l’image de Daniel, il a failli mourir le mois dernier sur son trajet habituel entre la capitale et le sud du pays. Il raconte.

Des personnes déplacées de chez elles en raison d'affrontements entre bandes armées à Cité Soleil, marchent dans une rue du quartier de Tabarre alors qu'elles cherchent refuge à Port-au-Prince, Haïti,
Des personnes déplacées de chez elles en raison d'affrontements entre bandes armées à Cité Soleil, à Port-au-Prince, Haïti, le 15 novembre 2023. (Image d'illustration) AP - Odelyn Joseph
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« Mon véhicule était bloqué à Mariani et je n’en trouvais pas d’autre pour rentrer chez moi. On était une soixantaine de chauffeurs. Un homme armé m’a identifié comme un policier, m’a conduit vers le chef de la bande mais ils ne m’ont pas frappé. Ils ont fouillé mon téléphone et m’ont relâché. » Même sans coups ni blessures, Daniel reste traumatisé. « Je n’arrive pas à dormir comme avant, confie-t-il, ça me perturbe énormément. Ma femme et ma mère ne veulent plus que je continue dans le secteur du transport car le parcours est vraiment dangereux mais je n’ai pas d’autre activité. » Actuellement sans revenu et sans perspectives, Daniel s’en remet au gouvernement : « J’attends que les autorités étatiques se prononcent sur notre situation. »

 

 

Le blocage des routes, forme de protestation spécifique à la Bolivie

La presse a surnommé le phénomène la culture du blocage, le moyen de pression le plus utilisé par les Boliviens. « Les blocages se sont popularisés parce qu’ils obtiennent des résultats forts, explique la sociologue Patricia Acosta, vous paralysez la circulation des marchandises, vous paralysez le commerce. » De fait, des syndicats de taxis aux agriculteurs en passant par les parents d’élèves, tous les citoyens ont recours à ce moyen de pression qui s’est popularisé au sein des mouvements paysans dans les années 70 puis normalisé sous l’influence d’Evo Morales à la fin des années 90. Il est particulièrement efficace car le territoire bolivien compte seulement quelques axes stratégiques et est tellement usité que le secteur des transports a proposé une loi anti-blocage pour réguler cette forme de protestation.

 

 

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