Travel ban : Haïti, Cuba et le Venezuela concernés par la nouvelle mesure d’immigration américaine
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Le président américain Donald Trump a décidé d'interdire aux ressortissants de 12 pays d'entrer aux États-Unis afin de « protéger » le pays de « terroristes étrangers », et imposé des restrictions contre 7 autres États. Décision annoncée, a-t-il précisé, après l'attaque du Colorado qui a visé les participants d'une marche de soutien aux otages israéliens à Gaza.

Parmi la liste des pays dont les ressortissants seront interdits d’entrer sur le territoire à partir du 9 juin 2025, se trouve Haïti. Pour le moment, il y a de la confusion en Haïti, constate le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval. On essaie de comprendre s’il y a des exceptions. Le gouvernement haïtien est resté silencieux. C’est le deuxième pays à interdire son territoire aux Haïtiens, avant les États-Unis, la République Dominicaine avait pris une mesure similaire.
Le Venezuela met en garde ses citoyens
Le Venezuela et Cuba se trouvent eux sur la liste des 7 pays qui sont soumis à des restrictions plutôt qu’à une interdiction totale. Le président américain juge que ces derniers ont des vérifications d'antécédents criminels déficients, explique TalCual. Le média vénézuélien tente d'expliquer à ses lecteurs qui sera impacté ou non. Toute personne titulaire d'un visa de tourisme, de travail, ou d'étudiant se trouvant hors des États-Unis verra son visa annulé.
Il n’y a que quelques exceptions concernant, par exemple, les sportifs de haut niveau ou les diplomates.
En réaction, Caracas a prévenu ses ressortissants que voyager aux États-Unis représentait «un grand risque».
Nouvelles mesures contre les universités américaines
Parallèlement, El Nacional vénézuélien choisi de rappeler aujourd'hui le cas particulier de l'Université américaine d’Harvard. Aucun étudiant étranger participant au programme d'échange avec Harvard ne sera autorisé à entrer sur le territoire. Ceux déjà présents sur le territoire feront l'objet d'un examen, et pourraient voir leur visa révoqué.
L'administration Trump poursuit en effet son offensive contre les grandes universités américaines, qu'il qualifie de «foyer du libéralisme et du «wokisme»». En plus de restreindre l’accès d’Harvard aux étudiants étrangers, il a également retiré près de 3 milliards de dollars de subventions fédérales à la grande université. La prestigieuse université de New York, Columbia est également visée. La ministre américaine de l'Éducation l'a annoncé hier dans un communiqué. Selon Linda McMahon, «depuis le 7 octobre 2023, Columbia fait preuve d'indifférence face au harcèlement des étudiants juifs, l'université viole les lois fédérales contre la discrimination et pourrait perdre son accréditation». Une suppression qui entrainerait une perte de toutes les subventions fédérales de l'Université.
Depuis plus d'un an, Columbia est l'épicentre des manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis. En mars, Mahmoud Khalil, figure du mouvement et étudiant de l'Université new-yorkaise, a d'ailleurs été placé dans un centre de détention fédéral en Louisiane. Il risque l'expulsion.
Si Columbia a annoncé qu'elle allait collaborer avec le gouvernement fédéral, la direction d'Harvard, elle, a choisi une autre stratégie. Elle dénonce une nouvelle mesure de rétorsion illégale. Et déclare qu'elle continuera à protéger ses étudiants internationaux.
Lula à la recherche d’un accord de Libre-échange à Paris
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva en visite d’État à Paris a exhorté ce jeudi son homologue français à « conclure » l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne.
L’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur est la meilleure réponse dans un monde incertain marqué par le retour de l’unilatéralisme a estimé le chef d’État brésilien, une référence aux droits de douane et à la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump ces derniers mois.
Emmanuel Macron a écouté ce plaidoyer avec le sourire, rapporte notre envoyé spécial à l’Elysée Théo Conscience, mais est resté ferme sur ses positions : la France est en faveur d’un commerce libre, et équitable. Le président français a pointé du doigt des différences de normes sanitaires et environnementales entre les deux blocs, et plaidé pour l’introduction de clauses miroir ou de mesures de sauvegardes.
Au Salvador, l'avocate des droits humains Ruth Lopez refuse de plier face aux autorités
«On ne me fera pas taire», a crié la directrice de l'Unité anticorruption et juste de l'ONG Cristosal en se rendant à son audience à huis clos. C'est le seul moment où les médias ont pu enregistrer sa voix à la volée.
Elle réclame d'ailleurs un procès public.
Arrêtée il y a trois semaines, son affaire a été placée par la justice sous un statut de confidentialité. Elle a été officiellement accusée de détournement de fonds publics mais son avocat dénonce une volonté de la faire taire. Ruth Lopez est connue comme une grande voix critique des autorités au Salvador, explique CNN Latinoamérica qui propose un portrait de la militante. Elle s'est rapidement opposée au régime d'exception mis en place par Nayib Bukele officiellement pour lutter contre les gangs. «Il n'y a aucune justification constitutionnelle ni légale pour maintenir ce régime d'exception», plaidait-elle déjà en 2022. «Nous ne défendons pas les gangs, nous défendons les personnes arrêtées injustement et dans des conditions arbitraires.»
Ces derniers temps, Ruth Lopez s'était concentrée sur la défense des 252 migrants vénézuéliens emprisonnés au Salvador après leur expulsion des États-Unis. Les deux pays les accusent de faire partie de gangs et les ont soumis à des disparitions forcées, selon Human Rights Watch.
L’arrestation a d’ailleurs mobilisé de nombreuses organisations de défense des droits humains nationale et internationale.
Mercredi (4 juin 2025), sa détention a été prolongée pour 6 mois, rapporte El Mundo du Salvador. L'accusation est passée de détournement de fonds publics à enrichissement illicite. En sortant de l'audience, Ruth Lopez a crié qu'elle était une prisonnière politique et qu'aucune institution judiciaire n'était indépendante au Salvador.
La Prensa Grafica résume l'analyse de plusieurs avocats pénaliste sur cette affaire. Ils dénoncent notamment l'illégalité du changement de qualification de l'accusation contre Ruth Lopez. L'enrichissement illicite demanderait moins de preuve que l'accusation de détournement de fonds publics. L'avocat de la militante lui affirme que les autorités tentent simplement de faire taire une voix qui les effraie.
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