Haïti: les armes américaines qui «transforment les gangs en armée»
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C’est une enquête fouillée du Financial Times sur le trafic d’armes à destination des gangs. Le journal a tenté de remonter la filière, ces armes de gros calibre venant principalement des États-Unis, et notamment de Floride.

Selon un expert interrogé par le Financial Times, ces armes changent totalement la donne : elles donnent aux gangs une puissance de feu supérieure à celle de la police haïtienne. D’après le journal, ce qui « alimente le bain de sang » dans le pays (plus de 5 000 meurtres en 2024 selon l’ONU), c’est justement l’arsenal croissant d’armes de type militaires des gangs. Ces armes sont transportées de Miami en Haïti par bateau dans les containers. Miami est devenue selon le Financial Times « la principale plaque tournante de la contrebande d’armes vers Haïti ». Ce trafic est facilité par la législation de Floride, très laxiste en la matière.
La cruelle médiatisation des Vénézuéliens expulsés au Salvador
C’est le rendez-vous de l’été : tous les vendredis, les journalistes de RFI qui couvrent l'actualité des Amériques viennent nous parler de ce qui les a marqués cette année sur le continent. Lila Olkinuora revient sur la méditation de l’expulsion de migrants Vénézuéliens au Salvador. En mars 2025, Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, s’est rendue au Salvador pour visiter le CECOT, une gigantesque prison de haute sécurité inaugurée en 2023. Dans une mise en scène soigneusement calibrée, elle apparaît en haut blanc impeccable, casquette vissée sur la tête et montre de luxe au poignet, face à des dizaines de détenus au crâne rasé et tatouages dissimulés sous des masques chirurgicaux. Objectif : envoyer un message clair aux migrants potentiels et aux criminels présumés. Une médiatisation alimentée aussi par le président salvadorien Nayib Bukele. Il a diffusé sur X la vidéo de l’arrivée de 238 prisonniers transférés des États-Unis : menottés, encadrés par des militaires armés, têtes rasées sous des néons, vêtus de blanc et dirigés vers leurs cellules. Ces images, au ton spectaculaire et martial, s’inscrivent dans la communication musclée que Nayib Bukele entretient quotidiennement sur les réseaux sociaux. Une stratégie qui lui vaut plus de 80% d’opinions favorables dans son pays, mais qui inquiète les organisations de défense des droits humains : près de 3% de la population adulte est aujourd’hui emprisonnée au Salvador.
La réforme constitutionnelle au Salvador : « ce soir, la démocratie est morte »
Le Parlement salvadorien, dominé par les partisans du président Nayib Bukele, a adopté hier (31 juillet 2025) une réforme constitutionnelle qui abolit la limite du nombre de mandats du chef de l'État et lui permet de se représenter indéfiniment. Cette réforme a été adoptée par les 57 députés pro-Bukele, les trois seuls élus d'opposition ayant voté contre. Elle prévoit aussi l'abolition du second tour de scrutin, et l'allongement du mandat présidentiel de cinq à six ans. Cette réforme fait beaucoup réagir dans la presse salvadorienne. La Prensa Gráfica dénonce la décision de la majorité parlementaire, qu’elle considère comme un grave recul démocratique. Dans son éditorial, le quotidien estime que les mesures adoptées visent à consolider un pouvoir hégémonique, réduire la concurrence électorale et caler le calendrier politique sur les besoins du président et de son parti au détriment des institutions démocratiques.
Le journal met en garde contre une concentration du pouvoir qui fragilisera l’espace civique. Le risque, écrit-il, c’est de transformer le système en un quasi-parti unique. Dans le quotidien El Mundo, la députée d’opposition Marcela Villatoro accuse le gouvernement d’avoir – je cite – « fait tomber les masques ». Désormais, selon elle, les élections ne seront plus qu’un simulacre démocratique, le pouvoir étant réservé à quelques-uns. Et d’ajouter : « Ce soir, je peux dire qu’il est déjà trop tard… En cette fin de journée, la démocratie dans ce pays est morte. »
Kamala Harris et Joe Biden reviennent sur le devant de la scène
L’ancienne vice‑présidente et candidate malheureuse à la présidentielle de 2024 publiera le 23 septembre 2025 un livre intitulé 107 Days – 107 jours – dans lequel elle revient sur la campagne présidentielle la plus courte de l’histoire récente du pays. Selon le New York Times, ce récit est nourri de souvenirs et de réflexions sur l’avenir. Et d’après l’éditeur Simon & Schuster, il se distingue des mémoires politiques classiques, avec un ton qui rappelle plutôt une série comme The West Wing.
Pour donner à ses souvenirs une touche plus romanesque, Kamala Harris a même collaboré avec la romancière Geraldine Brooks, prix Pulitzer. Et cette annonce de livre tombe au moment où Kamala Harris confirme qu’elle ne sera pas candidate au poste de gouverneure de Californie en 2026. Un choix qu’elle a expliqué hier soir dans le Late Show de Stephen Colbert, où elle est venue présenter son ouvrage.
Ses propos, en tout cas, laissent la porte grande ouverte à une candidature pour 2028. Et c’est loin de faire l’unanimité dans le camp démocrate. Beaucoup voudraient tourner la page de 2024, explique Politico. D’autant que Joe Biden lui aussi revient sur le devant de la scène : ses récentes attaques contre Donald Trump sont largement reprises par les médias. Une présence persistante qui complique la tâche de nouvelles figures démocrates qui aimeraient s’imposer pour 2028. Politico cite notamment les gouverneurs Andy Beshear du Kentucky, JB Pritzker de l’Illinois et le sénateur Ruben Gallego de l’Arizona, qui multiplient les déplacements et les prises de position.
L’élevage intense du saumon au Chili inquiète les pécheurs
Le Chili est le deuxième producteur de saumons d’élevage au monde, après la Norvège. Il en produit plus d’un million de tonnes par an, et la majorité est exportée vers les États-Unis, le Canada ou encore la Chine.
C’est une industrie en pleine croissance. Les entreprises se déploient désormais vers l’extrême sud et la région de Magellan. Problème : les pêcheurs, communautés autochtones et organisations de défense d’environnement dénoncent une industrie polluante qui détruit les écosystèmes marins de Patagonie. Un reportage de Marion Esnault.
Journal de la 1ère
La Martinique lance une campagne contre la violence.
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