Grandir dans un climat de violence : les enfants de Ciudad Juarez
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Ciudad Juarez au Mexique est considérée comme l’une des villes les plus violentes au monde. Plus de 10 000 assassinats y ont été recensés entre 2007 et 2011. Cela signifie qu'une génération d'enfants, souvent livrés à eux-mêmes, sans aucun repère ni perspectives, n'ont connu que la violence. Un reportage de Louise Kim.

Ciudad Juárez s’est développée autour des maquiladoras, des usines à bas coût, qui ont attiré des milliers de travailleurs logés dans de petits appartements sans infrastructures sociales : ni écoles, ni parcs, ni hôpitaux. Les enfants grandissent souvent sans cadre parental, encadrés par des adultes extérieurs à leur famille, ce qui les expose très tôt au tabac, à l’alcool et aux stupéfiants. La combinaison de longues heures de travail pour les parents et de l’absence de protection conduit de nombreux adolescents à entrer en contact avec le crime organisé, où ils se sentent valorisés et intégrés, mais souvent au prix de la violence et de la criminalité.
La situation se complique avec la violence sexuelle, qui touche des centaines d’enfants chaque année, souvent dans un climat d’impunité et de complicité institutionnelle. Selon les experts, les enfants qui dénoncent ces abus doivent surmonter une autre difficulté : être pris en charge les autorités. Pour ceux qui sortent des centres de détention, les perspectives de réinsertion sont quasi nulles. Ciudad Juárez, bien qu’emblématique par son histoire et l’apparition du terme « féminicide », illustre une problématique bien plus large où la négligence des institutions et la violence sociale alimentent un cycle de vulnérabilisation des enfants.
Le projet d’une nouvelle force de sécurité capable de lutter contre les gangs en Haïti commenté par la presse américaine
« C’est un espoir pour Haïti », estime le Washington Post. Contrairement à la force de sécurité actuelle menée par le Kenya, surtout composée de policiers, la force antigang proposée serait plus large, dotée du pouvoir d’arrêter et mandatée pour agir de façon indépendante, sans la police haïtienne. Mais au-delà des raisons humanitaires, rétablir l’ordre, contenir la violence des gangs et éviter l’effondrement de l’État est un enjeu vital pour les États-Unis. Les gangs haïtiens sont passés de groupes locaux à des organisations criminelles transnationales, acheminant drogue vers les États-Unis et ramenant des armes en Haïti, souligne le Washington Post. Le Miami Herald de son côté pointe une contradiction dans le projet américain. Alors que Washington affiche son intention de stabiliser Haïti, il cherche aussi à réduire des milliards de dollars d’aide étrangère, y compris des millions destinés aux missions de maintien de la paix de l’ONU. Les observateurs s’interrogent donc : les États-Unis sont-ils vraiment prêts à s’engager pour stabiliser Haïti ?
Brésil : en attendant le verdict dans le procès de Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État
Les juges de la Cour suprême commencent à voter à partir de ce mardi, pour condamner ou acquitter l’ancien dirigeant d’extrême droite. Selon Folha de São Paulo, l’entourage de Jair Bolsonaro estime qu’une condamnation est probable et que la stratégie consiste désormais à éviter qu’il purge sa peine en prison. Parallèlement, Carta Capital s’intéresse à Michelle Bolsonaro, l’ex-première dame, que certains médias brésiliens voient déjà comme une possible candidate à la succession de son mari. Ce qui distingue Michelle Bolsonaro, explique le journal, n’est pas le degré d’extrémisme mais le style : alors que l’ex-président affichait brutalité et cruauté explicites, défendant la torture et se moquant des victimes du Covid, Michelle incarne la femme pieuse et compatissante, guidée par de profondes convictions religieuses. Elle alterne entre le ton plaintif de la victime et un discours enflammé mais adouci de prédicatrice. Sa violence, estime Carta Capital, ne se trouve pas dans la forme mais dans le contenu : pour elle, ses adversaires ont conclu « un pacte avec le démon », et la politique est une guerre spirituelle entre le bien et le mal absolus. Le journal conclut qu’il est difficile d’imaginer quelque chose de plus autoritaire et intolérant — de quoi faire pâlir d’envie les talibans.
Le Nicaragua veut coopérer avec les régions ukrainiennes occupées par la Russie
Le régime nicaraguayen renforce les pouvoirs de Laureano Ortega Murillo, fils du couple présidentiel Daniel Ortega et Rosario Murillo. Selon La Prensa, un décret présidentiel lui confère la capacité de signer des « accords de coopération commerciale et économique » avec les régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia, territoires reconnus en juillet par le Nicaragua comme faisant partie de la Russie. Cette décision a provoqué l’ire de l’Ukraine et constitue, selon le journal, une violation flagrante du droit international et des résolutions de l’ONU, qui interdisent la reconnaissance de territoires acquis par la force et protègent l’intégrité territoriale des États.
Journal de la 1ère
Colère des agriculteurs en Guadeloupe : la filière banane perd 500 000 euros de subventions par an au profit de la diversification agricole en Martinique.
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