Journal d'Haïti et des Amériques

Les patrons de la tech, des «libertariens autoritaires qui ont prêté allégeance à Donald Trump»

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À l'occasion de la sortie d'«Apocalypse nerds» (Éditions Divergences), Anne Cantener reçoit Olivier Tesquet, co-auteur du livre avec Nastasia Hadjadji, et aborde avec lui la manière dont les magnats de la tech s'impliquent dans la politique américaine ou plutôt contre elle. «Pendant longtemps, les dirigeants comme Jeff Bezos et Mark Zuckerberg, ont été perçus comme des libertariens inoffensifs. On les pensait proches des démocrates. Mais depuis le deuxième mandat de Donald Trump, on assiste à un ralliement des patrons de la tech, voire à une génuflexion devant leur seigneur», explique le journaliste.

De gauche à droite, Jeff Bezos et Donald Trump.
De gauche à droite, Jeff Bezos et Donald Trump. © AFP/Archives
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La Silicon Valley est imprégnée depuis très longtemps de l'idée qu'il existerait une sorte d'élite intellectuelle naturelle, le tout agrémenté d'une morale viriliste. «Le libertarianisme a toujours oscillé entre la gauche et la droite. Mais depuis ces dernières années, un libertarianisme autoritaire prend le dessus avec l'idée que l'État doit s'investir le moins possible et que l'exercice du pouvoir doit être très fort et très vertical», poursuit Olivier Tesquet. Peter Thiel, l'un des oligarques sur lesquels les deux journalistes se sont penchés, estime ainsi que la liberté et la démocratie ne sont pas compatibles. Ce projet de civilisation dans lequel les entreprises se substituent en quelque sorte à l'État, s'accompagne d'une idée de transcendance. «Il faut sans cesse repousser les limites du corps, selon eux. Ils sont obsédés par la natalité et la longévité», précise Olivier Tesquet.

 

Au Venezuela, marche pour la Palestine et contre les États-Unis

À Caracas, des centaines de personnes se sont réunies à l'appel du gouvernement ce mardi (7 octobre 2025), pour soutenir le peuple palestinien. Une marche jusqu’à l’ambassade de la Palestine, reconnue par le Venezuela depuis 2009. L’opportunité pour le pouvoir et ses partisans, de défendre les droits du peuple vénézuélien face à ce qu'ils qualifient d’impérialisme américain. Reportage d'Alice Campaignolle.

 

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Des policiers haïtiens blessés bloqués à Cuba

Une vingtaine d'agents de la Police nationale d'Haïti sont, en ce moment, à Cuba pour recevoir des soins, après avoir été blessés en luttant contre les gangs, explique Ayibopost. Ceux que le média en ligne a pu contacter «dénoncent leur abandon par l’État haïtien, le manque d’argent, de médicaments et la cherté de la vie à Cuba, ainsi qu’un flou persistant sur un montant de cinq millions de gourdes censé être disponible à l’Office d’Assurance Accidents du Travail, Maladie et Maternité [l'assureur de la PNH]  pour les policiers ayant besoin de soins dans un pays étranger». De l'argent qui n'arrive pas. Ces policiers doivent, donc, «dépenser leurs économies pour se faire soigner», précise le journal. L'un d'entre eux a même dû hypothéquer l'un de ces biens. Un inspecteur de police, atteint d'un cancer, est «mort seul dans sa chambre d’hôpital, implorant ses soignants de le transférer chez lui en Haïti pour ses derniers jours», raconte encore Ayibopost qui rappelle qu'au moins 33 policiers ont été tués, dont près de la moitié lors d’opérations contre des gangs armés, entre juin 2024 et juin 2025, selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

Tout n'est, toutefois, pas la faute de l'État haïtien. Une «partie des problèmes rencontrés» par ces policiers «vient du contexte sociopolitique à Cuba», note le journal. La pénurie de médicaments s'explique ainsi par l'embargo américain sur l'île. Mais «cela soulève des questions sur le choix de Cuba [par les autorités haïtiennes] comme destination privilégiée pour soigner les policiers blessés», estime Ayibopost. «Nous sommes traités comme des pièces de rechange», déplore l'un d'entre eux.

 

Le coup de pub de trop de LeBron James

Comme le raconte le Washington Post, LeBron James a fait croire qu'il allait prendre sa retraite. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux lundi (6 octobre 2025), il a prévenu qu'il annoncerait «la décision des décisions» hier, mardi. Une référence à «la décision» de 2010. Il avait alors décidé de quitter Cleveland pour Miami. Aussitôt, le monde du sport s'est enflammé. Le prix des billets pour le dernier match à domicile de la saison des Los Angeles Lakers a explosé. Mais en réalité, il s'agissait juste d'un partenariat avec une marque de cognac. Un de plus, un de trop ! C'est, en tout cas, ce que juge le Washington Post pour qui «chaque post stupide sur les réseaux sociaux, chaque campagne de pub absurde abîme son héritage». LeBron James est un «bouffon», s'énerve le quotidien. Il n'a rien de mieux à faire ? s'agace encore le Washington Post qui rappelle que la star mondiale de la NBA s'est déjà mis en scène à de nombreuses reprises dans des pubs.

«Sa voix comptait» avant, se désole le quotidien qui rappelle les prises de positions de la star en faveur d'Hillary Clinton, l'association qui incite les Afro-américains à aller voter qu'il a créée, ou bien encore l'école qu'il a financée dans sa ville natale. Mais alors que sa carrière touche à sa fin, le King ne pense qu'à ses propres intérêts, déplore le Washington Post. Il a fait la promotion d'un site de paris en ligne alors même que les Noirs-Américains sont ceux qui parient le plus sur des sports et qui «risquent ainsi de perdre leurs moyens de subsistance», explique le journal. Aujourd'hui, LeBron James fait la promotion d'une marque de cognac, boisson que les stéréotypes associent aux Afro-Américains, et il défend ainsi des clichés.

«Parcourir son fil d'actualité, c'est comme se promener virtuellement sur la Cinquième Avenue», poursuit le journal. «Les seules interruptions qui percent ce nuage mercantile sont ses rares publications, truffées d'émojis, qui expriment les pensées insignifiantes d'un fan de sport», tacle encore le quotidien qui conclut : «C'est ainsi que LeBron a décidé de mettre fin à son règne : en tant que vendeur pour n'importe quelle marque et en tant qu'exhibitionniste en quête de n'importe quel public. Le King n'est ni mort ni à la retraite. Il est simplement à vendre

 

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Le journal de la 1ère

En Guyane, la sénatrice et ancienne maire de Cayenne, Marie-Laure Phinéra-Horth, comparaît devant la justice pour détournement de fonds publics.

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