Jusqu’où va la science ? Jusque sur la lune avec le projet « Sanctuary on the Moon » de la Nasa. En 2027, la mission Artémis enverra sur la Lune une capsule temporelle, avec 24 disques de saphir, contenant un condensé de tous les savoirs et connaissances de l’humanité, à destination des générations futures. Rediffusion de la chronique du 13 avril 2024.
Ce n’est pas de la science-fiction : 24 disques de saphir, gravés au laser, contenant l’essentiel des connaissances et des réalisations humaines, seront déposés dans une capsule, un petit conteneur métallique, sur la Lune, par l’un des atterrisseurs lunaires de la mission Artémis de la Nasa en 2027, à l’usage des générations futures. Sanctuary on the Moon une première, ou plus exactement la version 2.0 des golden records, ces disques d’or imaginés dans les années 1970 par l’astrophysicien Carl Sagan, destinés a être déchiffrés par de potentielles intelligences extra-terrestres, embarqués par les sondes Pionneer puis Voyager et qui flottent désormais dans l’espace intersidéral. Sauf que cette fois-ci, les disques de saphir de Sanctuary on the Moon sont destinés aux générations futures, à nos descendants qui auront ainsi accès pour l’éternité ou presque à un condensé de connaissances, un instantané de notre humanité.
Une idée pas si folle que ça qui a germé dans l’esprit d’un ingénieur français passionné Benoit Faiveley très inspiré par Carl Sagan qui a réussi a s’entourer d’éminents scientifiques et d’artistes passionnés eux aussi, pour convaincre l’Unesco et surtout la Nasa de se lancer dans cette aventure pour transmettre, « ce que nous sommes, ce que nous savons et ce que nous faisons » aux générations futures, explique Benoit Faiveley.
Archéologie du futur
Mais comment dans un lointain futur lire ces données ? C’est bien le principal défi de Sanctuary on the Moon : comment préparer l’archéologie du futur ? Ce qui nous reste comme vestige du passé ce sont surtout des pierres, des monuments, des écritures, or chaque gramme envoyé dans l’espace est précieux. Il n’était pas envisageable non plus d’envoyer de téraoctets de textes et d’image sur des clés USB ou des disques durs impossibles à déchiffrer dans quelques années sans support numérique. D’où l’idée de graver à l’échelle microscopique et même nanométrique, donc visible à l’œil nu et lisible avec un microscope des disques de saphir, un matériau ultra résistant à tout (même aux radiations) recouverts de titane et de résine sur lesquels sont gravés au laser de minuscules pixels.
Au total plus de 100 milliards de pixels de 2 bits seront gravés sur les disques en analogiques et binaires donc en noir et blanc pour les images textes et diagrammes ce qui donne statistiquement avec 24 disques : 1 pixel pour chaque être humain ayant vécu sur cette planète. Ça fait rêver.
Des connaissances au patrimoine mondial culturel et artistique
Les cinq premiers disques déjà gravés s’intitulent : Espace, Eau, Matière, Vie et Temps, sacré programme ils reprennent l’ensemble des connaissances, des données scientifiques, des découvertes sur ces thématiques essentielles. Quatre autres disques contiennent tous les génomes humains avec même un manuel d’explication du séquençage du génome humain. Les autres disques devraient être remplis de données issues de notre patrimoine mondial culturel et artistique. Le tout ne devant pas dépasser 1,4 kg c’est le poids maximum alloué par la Nasa pour ces 24 disques qui seront embarqués dans la fusée et déposés sur la lune avec la mission Artémis en 2027.
Pour en savoir plus vous pouvez consulter sur le site de Sanctuary on the Moon un condensé d’humanité sur la Lune ou comment laisser une trace de notre présent et de notre passé sur terre pour les générations à venir ?
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