Avec Personne n'est ensemble sauf moi, l’autrice et metteuse en scène Clea Petrolesi a imaginé un spectacle autour du vécu de jeunes en situation de handicap invisible. Émouvant et joyeux.
La genèse de la pièce remonte à 2012, quand Clea Petrolesi et des membres de sa compagnie Amonine (« Amonine » est une expression sicilienne que l’on pourrait traduire par « On y va ! ») animait des ateliers de théâtre avec des jeunes en situation de handicap, dans le cadre du programme PHARES (Par-delà le handicap, avancer et réussir des études supérieures) à la prestigieuse école de commerce Essec de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). Un investissement humain de long terme qui lui a permis de nouer des liens avec plus d’une centaine de jeunes au moment de leur entrée dans l’âge adulte. Et d’écrire, puis de mettre en scène ce spectacle intitulé Personne n’est ensemble sauf moi, qu’elle a choisi de consacrer à ce que l’on appelle aujourd’hui les « handicaps invisibles ».
Ces handicaps dits « invisibles » (troubles sensoriels, psychiques, ou cognitifs, épilepsie, autisme, maladies invalidantes comme la sclérose en plaques ou la fibromyalgie…), ne se manifestent pas de manière évidente, mais peuvent avoir un impact significatif sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent : à la maison, dans la famille, à l’école ou au travail, les capacités d’une personne à socialiser et à mener une vie quotidienne normale peuvent ainsi être sérieusement affectés, et être sources de malentendus, de moqueries et de jugements hâtifs de la part de ceux qui ignorent ou ne comprennent pas leur situation. D’où le risque de développer de la souffrance, et des sentiments d'isolement et de frustration.
Le spectacle, qui associe les mots, les gestes, la musique et la danse, des dialogues, des adresses au public et des moments festifs, poétiques et oniriques, est le fruit d’un long processus d’écriture collégiale, nourri par les parcours des jeunes. Il mêle au plateau des acteurs professionnels et des acteurs non professionnels porteurs de handicaps invisibles, sans que le public sache distinguer les uns et les autres. Une manière de clamer au grand jour que ce que l’on appelle communément la « normalité » n’existe pas.
Chaque rôle est interprété en alternance par deux comédiens : Marine Déchelette et Floriane Royon (Clarisse), Léa Clin et Félix Omgba (Léa/Léo), Guillaume Schmitt-Bailer et Kerwan Normand (Aldric), Noé Dollé et Côme Luquet (Noé). Seul Oussama Karfa joue le personnage d’Oussama à chacune des représentations.
Personne n’est ensemble sauf moi, conçu et mis en scène par Clea Petrolesi, termine sa tournée française. Rendez-vous le 13 mai à l’Espace Sarah Bernhardt de Goussainville ; le 16 au Théâtre Paul Éluard de Bezons, le 20 à l’Ecam au Kremlin-Bicêtre, le 22 à la Ferme de Corsange à Bailly-Romainvilliers, le 24 mai l’Envolée à Bal Briard et le 27 mai au Théâtre de Laval.
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