L'art de raconter le monde

Gianni Agnelli, une vie sur les chapeaux de roue

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Dans sa nouvelle biographie Gianni le Magnifique (Albin Michel), Stéphanie des Horts nous raconte la saga de la famille Agnelli et de la Fiat, qui épouse l’Histoire de l’Italie du XXè siècle.

L'écrivaine Stéphanie des Horts.
L'écrivaine Stéphanie des Horts. © Roberto Frankenberg
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« La saga Agnelli, passions à l’italienne ». Telle est l’inscription qui figure sur le bandeau qui entoure le livre écrit par Stéphanie des Horts, romancière habituée à conter les destins des grands et riches personnages du XXè siècle – elle a notamment beaucoup écrit sur les Kennedy. La photo qui figure sur la couverture de ce nouvel ouvrage fait d’ailleurs écho à son précédent ouvrage « Carolyn et John » : cette fois, on n’y voit pas John Kennedy, le fils de JFK, mais son épouse, la non moins célèbre Jackie, tout sourire aux côtés de Gianni Agnelli en bras de chemise sur le port de Ravello sur la côte amalfitaine, le 14 août 1962.

À n’en point douter, l’héritier Agnelli a toujours aimé s’entourer de femmes, toutes plus belles, plus riches et plus influentes les unes que les autres. Le livre commence d’ailleurs par l’évocation de l’une d’entre elles, Pamela Churchill -la belle fille du Premier ministre britannique- qui elle aussi aura un destin, on ne peut plus romanesque. C’est elle qui prendra soin de lui quand il sera hospitalisé après un accident de voiture. Peu reconnaissant, il s’en séparera sans barguigner pour épouser la princesse Marella Caracciollo di Castagneto. Ce qui ne l’empêchera guère de continuer à mener une vie de playboy riche d’excès en tous genres avec d’autres figures de plus ou moins célèbres de la Riviera.

Jusqu’au printemps 1966, Gianni Agnelli aura refusé de prendre formellement le volant de la grande affaire fondée par son grand-père Giovanni en 1899, la Fiat (Fabrica Italiana Automobili Torino). Une formidable aventure industrielle.

L’histoire de la FIAT a épousé les convulsions de l’Italie mussolinienne, de la seconde guerre mondiale et de l’épuration qui a suivi. À lire Stéphanie des Horts, si Giovanni Agnelli s’est résolu à rallier le Duce dès son arrivée au pouvoir en 1922 – il le nommera sénateur à vie l’année suivante-, ce n’est point par rapprochement idéologique, mais par pur intérêt industriel. Il le paiera au demeurant, lorsque les ouvriers communistes de son entreprise se retourneront contre lui et demanderont sa tête à la fin de la guerre. Il fallut que les Alliés interviennent pour qu’il continue, avec son homme lige Vittorio Valletta, à tenir les rênes de l’entreprise, mais pour quelques mois seulement : il mourut en 1945.

Après la guerre, c’est donc sous la présidence de Vittorio Valletta que le constructeur automobile turinois sort en 1955 la Fiat 600, et en 1957 la nouvelle Fiat 500 (19 ans après la Topolino de 1956, symbole de la voiture accessible en Europe), emblématique de la démocratisation du marché de l’automobile.

Le récit de Stéphanie des Horts se termine lorsque Gianni s’installe enfin dans le fauteuil de son grand-père Giovanni, le 30 avril 1966. Il y restera jusqu’à sa retraite 30 ans après. Il meurt en 2003.

La couverture du livre montre Gianni Agnelli le 14 août 1962 aux côtés de Jackie Kennedy sur le port de Ravello.
La couverture du livre montre Gianni Agnelli le 14 août 1962 aux côtés de Jackie Kennedy sur le port de Ravello. © AP/SIPA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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