Rencontre Donald Trump-Xi Jinping: un dialogue entre grandes puissances aux prétentions globales
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Donald Trump est arrivé en Corée du Sud pour assister au sommet de l’APEC (forum de coopération Asie-Pacifique). C’est en marge de ce sommet qu’il rencontre demain le numéro un Chinois, Xi Jinping. Et c’est le point d’orgue de la tournée asiatique du président américain.

C’est clairement le moment le plus attendu de la tournée asiatique de Donald Trump, d’abord pour tenter de régler des questions commerciales et la guerre douanière. Elle ne cesse d’aller et venir depuis que le président américain a mis en place ses droits de douane avec des montées de fièvre par deux fois, à 100 ou 150% de surtaxe sur les produits importés de Chine et autres blocages des exportations chinoises sur les produits stratégiques. Une instabilité qui angoisse clairement les milieux d'affaires et les marchés tant les économies des différents pays sont interdépendantes. C’est très important, mais les enjeux de cette rencontre vont bien au-delà de ça.
Mais ce n’est que l’un des aspects de la rivalité américano-chinoise. Pour le dire très simplement, la Chine de Xi Jinping vise la place de première puissance mondiale, et les États-Unis de Donald Trump n’entendent pas céder cette place qu’ils occupent encore. C’est une rivalité mondiale, sur tous les continents, systémique à tous les niveaux, économique donc, mais aussi diplomatique et évidemment militaire.
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Un dialogue entre grandes puissances.
Cela plaît à Donald Trump. Il ne fait pas mystère de son goût pour les dirigeants forts. Un club dans lequel il revendique ouvertement sa place. Il ne s’agit plus de tenter de tordre le bras à des puissances jugées inférieures et plus faibles pour les faire rentrer dans le rang ou choisir un camp. On est dans une autre catégorie. Parce qu’on ne tord pas le bras à Xi Jinping. Il l’a prouvé en résistant au premier assaut douanier de Donald Trump, qui avait reculé, au moins provisoirement. La Chine, elle, ne baisse pas les yeux. Elle affirme ses ambitions et revendique sa place.
Dans l’Indo-Pacifique bien sûr, avec ses ambitions en mer de Chine méridionale où elle renforce sa présence militaire. Xi Jinping ne se gênera pas pour réitérer ses revendications sur Taïwan qu’il considère comme faisant partie intégrante du territoire Chinois. Les États-Unis ne reconnaissent pas l’indépendance de l’île nationaliste, mais continuent à lui fournir des armes défensives. Donald Trump affiche cependant un soutien plus fluctuant que ses prédécesseurs.
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L'Ukraine également au programme
On est loin des enjeux purement régionaux de l'Indo-Pacifique. L'Ukraine, rappelons le, se trouve à plus de 7 000 km de Pékin et Washington. Donald Trump cherche désespérément à y faire taire les armes. Et il souhaite que la Chine réduise son soutien à la Russie, notamment en achetant moins de pétrole et de gaz russe. Autant de sujets dont on parlait déjà lors de la dernière rencontre entre Xi Jinping et un président américain. C’était il y a deux ans près de San Francisco en marge du précédent sommet de l’APEC. À l’époque, le président s’appelait Joe Biden. On n'a pas beaucoup avancé depuis. Les sujets sont à peu près les mêmes. Ce qui montre que la rivalité et les intérêts fondamentaux de la Chine et des États-Unis demeurent au-delà des circonstances.
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