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Taïwan, un long chemin vers la démocratie

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Nous partons à Taïwan, où la démocratisation impose de revisiter le douloureux passé de la «Terreur blanche».

Le mémorial Tchang Kaï-chek à Taipei.
Le mémorial Tchang Kaï-chek à Taipei. Adrien Simorre
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L’arrivée à Taïwan du parti nationaliste chinois en 49 a ouvert une ère sombre pour cet archipel jusqu’alors colonie du Japon. Pendant 40 ans, le dirigeant chinois Chiang Kai-Sheck puis son fils imposent un régime autoritaire fondé sur un culte de sa personnalité et le rêve d’un retour en Chine continentale.

Aujourd’hui, Taïwan veut réhabiliter les victimes de la Terreur blanche, mais le bilan reste incomplet. 100 000 personnes arrêtées et au moins 1 600 condamnés à mort.

Au nom de la « lutte contre les communistes », la « Terreur Blanche », s’achève dans les années 1980 avec la démocratisation du pays. Un long chemin qui permet aujourd’hui à un consensus de se dégager parmi les Taïwanais : celui de l’attachement à leur système autonome et démocratique.

Taïwan, un long chemin vers la démocratie, c’est un reportage long format, proposé par notre correspondant Adrien Simorre à Taïpei.

 

REMERCIEMENTS :

Un grand merci à Michael Goncalves, à Wei Hua-Tu du Musée national des droits de l'homme, au Musée national du 28 Février, à l’historienne Chung-Hua Lin, au chercheur Victor Louzon (Sorbonne Université) et à tous les intervenants ayant accepté de partager leur témoignage.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Formosana, Histoires de démocratie à Taïwan, L’Asiathèque, 2021

Le Goût de la liberté, Peng Min-ming, éd. René Viénet, 2011

Le Dangwai et la démocratie à Taïwan, Samia Ferhat, L’Harmattan, 1998

Lee Teng-Hui et la révolution tranquille de Taïwan, Jacinta Ho Kang-mei et Pierre Mallet, L’Harmattan, 2005

Formose, LIN Li-Chin, Éditions ça et là, 2011

Chiang Ching-kuo, le fils du Generalissimo, Jay Talor, Trad. Pierre Mallet, Éditions René Viénet, 2016

Le massacre du 28 février à Taïwan, Les témoignages du silence, Agnès Redon, Nicolas Datiche, Les Éditions du Net, 2018

Histoire de Taïwan, Hsiao-Feng Lee, L'Harmattan, 2004.

 

CHRONOLOGIE (adaptée de l’ouvrage Formosana, Histoires de démocratie à Taïwan, L’Asiathèque, 2021) :

- 30 000 av. J-C : estimation de la première présence d’Homo Sapiens à Taïwan.

4000 av. J.-C. : premières traces archéologiques de la présence de populations austronésiennes (ancêtres des autochtones actuels) à Taïwan.

1540 : des navigateurs portugais croisent au large de Taïwan, qu’ils nomment «Ilha Formosa» («belle-île»).

1604 : Pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, les Hollandais s’installent sur les îles Pescadores, au large de Formose, pour commercer avec la Chine. En 1624, ils s’installent dans l’actuelle ville de Tainan et font venir sur l’île les premiers colons han.

1626 à 1642 : bases espagnoles dans le nord de l’île (Fort San Salvador à Keelung ; fort Santo Domingo à Tamsui). Les Espagnols seront expulsés par les Hollandais.

1662 : les Hollandais sont à leur tour chassés, par Koxinga (Zheng Cheng-kong), loyaliste des Ming.

1683 : Zheng est délogé et Taïwan passe sous commandement mandchou (dynastie Qing).

1884-1885 : l’armée française occupe les Pescadores et deux ports du nord de Taïwan, proclamant le blocus de l’île de Formose.

1895 : à l’issue de la guerre sino-japonaise, le gouvernement Qing cède la souveraineté sur Taïwan au Japon. De mai à octobre, un groupe de loyalistes Qing fonde l’éphémère République de Taïwan, première République d’Asie. Celle-ci est rapidement démantelée par les troupes japonaises.

1911-1912: l'empire Qing est renversé par des révolutionnaires chinois qui proclament la République de Chine.

1945 : Capitulation du Japon. La République de Chine prend le contrôle de Taïwan.

28 février 1947 : soulèvement populaire dit «Évènements du 28 février». Le gouvernement du Kuomintang (KMT) envoie des troupes du continent et réprime la contestation dans le sang (entre 20 et 30 000 morts).

1949 : transfert du siège du gouvernement du Kuomintang de Chine continentale à Taïwan, après sa défaite face aux communistes sur le continent. Instauration de la loi martiale le 19 mai 1949.

1971 : L’ONU vote la reconnaissance de la République populaire de Chine comme seul représentant légitime de la Chine à l’Organisation des Nations unies.

1975 : Mort de Chiang Kai-shek. Son fils Chiang Ching-Kuo prend la tête du pays.

1979 : incident de Kaohsiung - arrestation de l’équipe dirigeante du magazine Formose.

1978-1988 : présidence de Chiang Ching Kuo (1910-1988), fils de Tchang Kaï-chek. Chiang permet progressivement la participation de Taïwanais «de souche» à l’administration et au parti, jusque-là réservés aux continentaux, ouvrant la voie à son successeur Lee Teng-hui.

1984 : Lee Teng-hui est nommé vice-président.

1986 : création du Parti démocrate progressiste.

14 juillet 1987 : levée de la loi martiale, en vigueur depuis le 19 mai 1949.

1988 – 1996 : présidence Lee Teng-Hui, premier Taïwanais de souche issu des rangs du KMT.

1990 : mouvement étudiant des Lys sauvages.

1996 : première élection présidentielle au suffrage universel direct.

Présidentielle 2000 : première alternance politique avec la victoire de Chen Shui-Bian (parti démocrate-progressiste) aux élections présidentielles.

Une émission initialement diffusée le 5 juillet 2020.

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