«C’est demain que nous partons», lettres de déportés du camp de Drancy

À l’occasion de la journée du souvenir des victimes de la déportation, ce 24 avril 2022, 80 ans après la rafle du Vel d’Hiv et le tournant qu’a constitué l’année 1942 avec la mise en œuvre de la « Solution Finale », l’extermination des Juifs, La Marche du Monde est au Mémorial de la Shoah de Drancy, en banlieue parisienne, où des lettres poignantes d’internés et de déportés sont exposées.

Carte postale exposée au Memorial de la Shoah à Drancy, avec un timbre représentant le Maréchal Pétain, le tampon du bureau de la Censure et « retour à l’envoyeur ». © Mémorial de la Shoah/Coll. André Weisman (libre de droits)

Ces lettres d’une belle écriture soignée ou griffonnées à la hâte avec un stylo à encre, un bout de mine de crayon ou même du sang, décrivent le quotidien, la faim et l’enfer de ce qu’ils ont vécu à Drancy qui a été une plaque tournante de la déportation des Juifs de France. Ces histoires intimes de ces derniers courriers des internés envoyés à leurs proches donnent des éclairages sur le quotidien du camp de Drancy, avant leur déportation vers les camps de la mort d’Auschwitz-Birkenau dont la plupart ne reviendront pas. Un héritage fragile à conserver et à transmettre pour préserver cette mémoire.

Participants :

- Karen Taïeb, responsable des archives au Mémorial de la Shoah 

- Témoignages recueillis par Maxime Grember : Daniel Baron, fils d’Abraham Baron déporté en 1941 ; Jacqueline Reznik-Elgrably, fille de Motel Reznik, arrêté et déporté en 1941 ; Philippe Nahman, petit-fils de Joseph Nahman déporté en 1942

- Ludovic Cantais, réalisateur du documentaire « J’aimerais qu’il reste quelque chose »

- Cécile Fontaine, documentaliste au Mémorial de la Shoah

- Thérèse de Paulis, enseignante (accompagnée de plusieurs classes du secondaire).

Karen Taïeb, responsable des archives au Memorial de la Shoah. © Véronique Gaymard/RFI

Dernière carte postale envoyée par Joseph Nahman avant sa déportation vers Auschwitz-Birkenau depuis le camp de Drancy. Une carte que conserve son petit-fils Philippe Nahman. © Maxime Grember

Lettre envoyée à Abraham Baron alors qu’il était interné à Compiègne, l’enveloppe indique « retour à l’envoyeur », il sera transféré au Camp de Drancy puis déporté en 1941 et assassiné à Auschwitz. © Maxime Grember

Monument aux déportés devant le bâtiment en forme de U qui fut le camp de Drancy, plaque tournante de la déportation des Juifs de France entre 1941 à 1944. © Véronique Gaymard/RFI

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Exposition « C’est demain que nous partons » au Memorial de la Shoah de Drancy