À la Une: à Kinshasa, les vivants perturbent la quiétude des morts

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Kamanda Wa Kamanda Muzembe. © Thomas Nicolon

Dans le journal Forum des As : « Cimetière : À Kinshasa, les vivants perturbent la quiétude des morts ». Ce quotidien kinois publie un dossier sur la journée du 1er août, fête des parents en RDC. L'avant-midi est réservé aux morts avec visite dans les cimetières. Une promenade dans plusieurs cimetières révèle qu'à Kimbanseke, les morts n’inspirent plus ni respect ni crainte. À Kinsuka, des maisons sont construites en plein cimetière. Pas facile de retrouver les sépultures des proches dans le cimetière de la Gombe. À Kintambo, des corps empilés les uns sur les autres dans un espace fermé au public. « Spectacle de désolation, les tombes sont profanées pour des raisons de survie », constate Forum des As, qui parle de « tombes éventrées, défoncées ou introuvables, croix emportées »... « Une forêt d’herbes envahissantes », ajoutent les confrères de Forum des As.

Le Phare, de son côté, revient sur la colère des Congolais face aux casques bleus et titre : « Monusco, la gaffe de trop »… L’incident du dimanche 31 juillet à Kasindi, à la frontière entre l’Ouganda et la RDC, est une gaffe de trop, écrit le journal qui rapporte que les casques bleus tanzaniens, que l’on dit être revenus des vacances dans leur pays d’origine, ont refusé de se soumettre à un contrôle de routine. Ces soldats onusiens ont alors opéré un passage en force en faisant usage de leurs armes, explique la rédaction du tabloïd. Pour les confrères, dans le contexte actuel de fortes tensions, les populations civiles congolaises s’estiment trahies par une Monusco soupçonnée de duplicité avec les groupes armés.

Le Rwanda visé par le rapport des Nations unies

Dans le journal La République, « L’ONU crucifie Paul Kagame ». Pour ce quotidien, la publication du rapport de l'ONU affirmant que l'armée rwandaise est intervenue dans l'Est de la République démocratique du Congo peut ressembler à une simple rengaine. Le journal estime que « les preuves abondent quant à la formation et l’exploitation du variant M23 par le dictateur de Kigali ». Et les confrères de poursuivre que, sous le fallacieux prétexte d’une poursuite contre les forces génocidaires de 1994, l’homme s’est forgé une vaste entreprise meurtrière sur le sol congolais. Avec la force dont il se réclame, peut-on encore lire dans les colonnes de La République, on s’interroge sur la survie des Interahamwe, des FDLR alors que les soldats rwandais avaient investi et contrôlé le grand Kivu pendant cinq ans. « Pion de la mafia internationale, Paul Kagame a bien capitalisé sur cette opportunité pour tenter de matérialiser ses rêves irrédentistes et affairistes sur le sol congolais », renchérit le quotidien La République.

Enfin, le quotidien L’Avenir rappelle que le porte-parole de la Monusco est indésirable en RDC. Il avait tenu des propos qui ont énervé la population, jusqu’à provoquer des manifestations hostiles aux casques bleus sur l’ensemble du territoire. Selon L’Avenir, le gouvernement congolais qui demande le départ de Mathias Guilleman dans les plus brefs délais, considère « que la présence de ce fonctionnaire sur le sol congolais n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité entre les institutions congolaises et la Monusco ». « Si la Monusco estime qu’elle est dans l’impossibilité de combattre, mieux d’éradiquer les terroristes du M23, à quoi sert-elle alors ? », s'interroge le journal.