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«Brûler Paris»: le rappeur Lujipeka renaît dans les braises

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Le rappeur français Lujipeka dévoile son nouvel album, Brûler Paris. Il poursuit ainsi sa route en solo après des années de concerts, de festivals et de succès au sein du collectif de rap Columbine. Mais après des centaines de dates menées dans un rythme effréné et sous pression, l’artiste finit par atteindre un point de rupture. 

Le rappeur français Lujipeka sort un nouvel album, Brûler Paris.
Le rappeur français Lujipeka sort un nouvel album, Brûler Paris. © Enzo Lefort
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Au début de l’année 2024, Lujipeka coupe tout : carrière, musique, réseaux sociaux. Il s’offre un aller simple, part seul se ressourcer, dans un silence radical. À son retour à Paris, il a changé, mais se heurte à un monde resté exactement le même. Désorienté, il ressent une fracture profonde, se retrouve face à lui-même et, après deux ans de silence, commence à écrire son nouvel album.

Sur ce disque, Lujipeka raconte une année de chaos, entre fêtes, voyages, excès et questionnements profonds. De cette période naît une nouvelle direction artistique : un rap parfois proche de la pop, plus intime et plus organique, porté par des instrumentales acoustiques.

« Je n’avais jamais vraiment fait de projet hyper cohérent musicalement. J’allais un peu dans tous les sens, je testais plein de trucs. Là, je me suis plus trouvé dans ce que je voulais faire, et pour avoir un album homogène, il faut aussi que la musicalité soit homogène. Là, tu vois, on a tout enregistré avec les mêmes guitares, les mêmes synthés ; on bossait avec un Prophet. J’avais besoin de ce fil conducteur pour accompagner l’histoire », explique-t-il.

« L'Auto-tune, c'est l'outil de ma génération »

Même si les instruments acoustiques occupent désormais une place plus importante, les machines restent essentielles, notamment pour travailler sa voix. Lujipeka revendique pleinement son usage de l’Auto-tune : « Déjà, pour le côté pratique, ça me permet d’atteindre des notes que je ne saurais pas chanter. Et puis, j’adore ce que ça apporte esthétiquement. Je suis vraiment de cette école-là, c’est l’outil de ma génération. Beaucoup de mes références l’utilisent, des artistes que je kiffe comme Rosalía ou Kanye [West]. Ça me permet de chanter, d’expérimenter d’autres choses. »

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S’il a l’impression d’être arrivé au bout des influences qui lui ont donné envie de faire de la musique et qui l’ont construit adolescent, comme Tyler, The Creator et Yung Lean, Lujipeka continue de s’inspirer des artistes qui l’ont précédé. C’est notamment le cas sur le morceau « Super Riche Kid ».

Il confie : « C’est une référence au morceau de Frank Ocean qui porte le même nom, mais on a un peu francisé le titre. Lui, parlait de la jeunesse dorée californienne à Los Angeles, et moi, je voulais aussi évoquer la jeunesse dorée mais parisienne, que j’ai découverte en arrivant dans cette ville. Je viens de Rennes. Donc, il y avait un décalage social entre les gens qui ont de l’argent et qui viennent de Paris, et ceux qui arrivent de Rennes comme moi. Même en étant dans la musique, le fait de découvrir ces soirées mondaines, ça m’a créé une certaine frustration, et j’ai voulu leur faire une petite pichenette dans l’album. »

Entre vulnérabilité et envie de revanche

Brûler Paris est un album assez mélancolique, dans lequel Lujipeka explore sa relation complexe à la capitale française, mais aussi la nécessité de brûler les illusions et une certaine vision de la réussite. Un disque sincère, où il se montre vulnérable, écrit avec l’énergie du désespoir pour ensuite mieux tout réinventer.

Lujipeka sera en tournée dans toute la France à partir de février 2026.

Lujipeka Brûler Paris (Columbia) 2025

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