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Jeux olympiques de la Jeunesse de Dakar: «L’olympisme charrie des valeurs que nous avons besoin de disséminer» (Ibrahima Wade)

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Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 se rapprochent à grands pas - nous ne sommes plus qu'à 261 jours de la cérémonie d'ouverture - le Sénégal continue d'avancer dans l'organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse de Dakar, du 31 octobre au 13 novembre 2026. Plusieurs milliers d'athlètes âgés de 15 à 18 ans se rassembleront à travers 35 disciplines. S'il reste évidemment beaucoup à faire à trois ans de l'échéance, les différents dossiers avancent à un bon rythme et les jeunes Dakarois commencent à se prendre aux Jeux, comme l'explique le coordinateur général de ces JOJ, Ibrahima Wade. Il est l'invité d'Afrique matin et il est avec notre envoyé spécial Christophe Diremszian.

Logo des JOJ de Dakar 2026. Le Sénégal continue d'avancer dans l'organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar, du 31 octobre au 13 novembre 2026.
Logo des JOJ de Dakar 2026. Le Sénégal continue d'avancer dans l'organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar, du 31 octobre au 13 novembre 2026. © cnoss.sn
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RFI : Il y a maintenant trois semaines, à la session du CIO [Comité international olympique] à Bombay en Inde, vous avez fait un point d’étape de l’organisation de ces JOJ 2026, notamment du point de vue des infrastructures. Est-ce que, sincèrement, on est dans les temps ?

Ibrahima Wade : Nous sommes très très bien dans les temps, à tous égards. Vous avez évoqué la question des infrastructures, je voudrais simplement préciser que le projet de Dakar concerne très peu d’infrastructures en construction ou en réhabilitation, parce que le projet est adossé, pour les sports d’eau et de plage sur Saly avec des installations temporaires. Au niveau de Diamniadio, qui est l’épine dorsale du dispositif, vous avez vu toutes ces belles infrastructures sportives. Le point nodal est l’université d’Amadou Mahtar Mbow qui devrait abriter le village olympique, cette université est aujourd’hui prête, ouverte, occupée par les étudiants. Bien entendu, il y a ces deux infrastructures que nous avons pris le parti de réhabiliter, mais plus dans une logique d’héritage, il s’agit du stade Iba Mar Diop et de la piscine olympique. La prise de position du site est effective et les travaux devraient démarrer incessamment, premier semestre 2024.

Ces JOJ, du point de vue du financement, ne reposeront pas essentiellement sur la billetterie, néanmoins, il va quand même exister un système de billetterie, mais gratuite.

Dans le cadre du programme de bouclage financier, nous n’avons pas du tout intégré la billetterie comme poste de ressources. Par contre, nous avons décidé de garder un système de billetterie, mais gratuite, pour deux raisons : la première, c’est pour des raisons évidentes de sécurité, savoir combien de personnes peuvent accéder au niveau des infrastructures et pouvoir justement gérer le principe de la jauge.

L’aspect le plus important de ces Jeux olympiques de la jeunesse, c’est surtout l’héritage et la capacité d’accélération de l’éducation sportive des jeunes. Dans ce domaine, qu’est-ce qui est déjà en place et qu’est-ce qui est prévu ?

Nous avons à ce niveau beaucoup d’éléments. Nous avons d’abord tout un département que nous avons appelé Engagement et mobilisation de la jeunesse. Nous venons de sortir justement de la deuxième édition du festival « Dakar en jeux », qui allie sport, culture, jeunesse, qui a été un excellent grand succès après la première édition. Deuxième élément, c’est le « Kids olympic skills », c’est-à-dire, aujourd’hui, généraliser la pratique du sport dans la perspective des JOJ et il s’agit de porter la découverte de certains nouveaux sports qui sont au programme des JOJ mais qui ne sont pas pratiqués au Sénégal, vers les écoles, vers les quartiers. Troisième élément, c’est le Brevet olympique civique et sportif. Vous savez que l’olympisme charrie des valeurs qui sont extrêmement importantes que nous avons besoin de disséminer aujourd’hui dans ce monde en turbulences, où la jeunesse a besoin de repères, de valeurs. Et justement, nous l’avons combiné avec ce qu’on appelle l’initiation au civisme que nous contribuons à disséminer déjà dans les 11 000 établissements scolaires du pays pour une cible de 900 000 élèves. Donc la phase de pré-héritage a été lancée, et c’est pour ça que le CIO a l’habitude de dire qu’avec les Jeux de Dakar, on a l’héritage avant les Jeux.

Il existe une convention de partenariat entre Dakar-2026 et Paris-2024, quel est le niveau de cette collaboration ? Et plus généralement avec l’État français ?

Nous avons un excellent cadre de partenariat qui s’inscrit sur deux axes. D’abord, d’une manière globale, sur le pilotage et la co-présidence de l’alliance Dioko, ce cadre de partenariat autour du sport entre institutions françaises et institutions sénégalaises. Paris-2024, c’est également un héritage sur le matériel post-Paris, sur lequel nous continuons les discussions en termes de matériel, d’équipements sportifs, pour qu’une fois les Jeux de Paris terminés, il soit transféré à Dakar. Les équipes de Dakar, dans quelques mois, quelques semaines, vont aller rejoindre les équipes de Paris totalement en immersion, imbriquées avec elles, pour se faire la main. Et troisième élément, c’est tout ce réseau de ressources humaines, comme je le dis souvent, de binationaux sénégalais-français, qui sont là-bas, qui travaillent dans l’équipe de Paris, et qui ont bien envie de venir appuyer l’organisation des Jeux olympiques dans leur premier pays, ou dans leur deuxième pays.

Et Dakar-2026 sera également présent, physiquement, en termes de représentation lors des Jeux olympiques de Paris, de quelle manière ?

Nous avons retenu d’organiser le club Dakar-2026 au niveau de l’Île-Saint-Denis, où nous avons toutes les commodités pour pouvoir véritablement montrer ce que nous sommes en train de faire, tenir des cycles de conférences scientifiques avec des universités en France en relation avec des universités sénégalaises, ou la diaspora intellectuelle sénégalaise, et même tout simplement la diaspora, leur montrer qu’après Paris, ce sera le tour de l’Afrique à Dakar. Nous avons justement retenu avec Paris 2024 d’avoir, à quelques jours de la cérémonie de clôture, une conférence de presse conjointe pour annoncer le rendez-vous de Dakar.

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