Adolphe Muzito: «Je suis candidat pour libérer mon pays»
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La campagne des élections générales prévues le 20 décembre prochain entre dans sa dernière ligne droite en République démocratique du Congo. Toute cette semaine, RFI donne la parole aux candidats au scrutin présidentiel et les interroge sur leur projet. L’ancien Premier ministre Adolphe Muzito part à la conquête des suffrages sous la bannière de son parti politique « Nouvel Élan ». Il accorde une importance particulière aux dossiers de la défense et de la sécurité.

RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Adolphe Muzito : Je suis candidat pour libérer mon pays sous occupation rwandaise à l’est de la République, libérer mon pays aussi de l’exploitation dont il est l’objet de la part de la communauté internationale et de la part des multinationales, actuellement à l’est du pays, mais même à l’Ouest, mais libérer les Congolais de la pauvreté, du chômage. Voilà principalement ce qui est le cheval de bataille de ma candidature au niveau de la présidentielle.
Quels devraient être les chantiers prioritaires du prochain chef de l’État congolais ?
Le chantier prioritaire d’abord, c’est le chantier de la défense et de la sécurité. Sur le plan interne, il y a beaucoup d’insécurité du fait de jeunes gens qui s’attaquent aux citoyens, aussi bien dans la ville de Kinshasa qu’à l’intérieur du pays du fait du chômage et de la pauvreté. Il faut beaucoup de sécurité sur le plan intérieur, mais aussi donner du travail à ces jeunes. Ensuite, la sécurité extérieure. Notre pays à l’est est sous occupation rwandaise. Il faut préparer la guerre et il faut amener le pays à être en position diplomatique telle que le Rwanda puisse comprendre que si véritablement, il ne se retire pas, le Congo va l’attaquer pour se défendre. Le deuxième chantier, c’est celui des infrastructures. Le Congo a un retard de 5 ans à rattraper dont 20 000 kilomètres de routes nationales et 30-35 000 kilomètres de routes provinciales. Il y a aussi 5 à 6000 kilomètres de chemins de fer à rattraper, parce que depuis le départ des Belges, on n’a plus réhabilité ces chemins de fer… des ports, des aéroports, faire l’adduction d’eau, etc. en faveur de la population. Il faut ajouter les routes de desserte agricole pour relancer l’agriculture qui aujourd’hui est le parent pauvre dans un pays qui a la terre nécessaire pour donner à manger à son peuple.
Comment allez-vous réaliser ce programme si vous êtes élu ?
J’ai fixé un cap de 300 milliards de dollars pour les dix années à venir, parce que le Congo ne peut pas se construire en 5 ans comme beaucoup de candidats à la présidence de la République semblent le dire dans le cadre de leur programme. Il faut dix ans en augmentant la croissance du pays jusqu’à deux chiffres, en commençant par 7 ou 8%, nous pouvons passer d’un pays aujourd’hui à 50 milliards à un pays de 100 milliards à l’horizon de la décennie. Et donc, nous devons répartir ces ressources entre les provinces et l’État pour que les provinces participent à la construction du pays, notamment en ce qui concerne les infrastructures.
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