Théodore Ngoy: «L’argent est dans les poches des prédateurs nationaux et internationaux»
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Toute cette semaine, RFI donne la parole aux candidats à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo. Quelles sont leurs ambitions, quel est leur projet ? Parmi eux, Théodore Ngoy, universitaire, politologue, juriste et pasteur. Il est originaire du Haut Katanga. Candidat indépendant, il veut « restaurer la justice » pour élever la RDC.

RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Théodore Ngoy : Il faut un homme honnête, intègre, qui va mettre fin à la corruption, au détournement de fonds, qui va mettre fin à l’occupation du pays. Un homme indépendant d’esprit, compétent, moralement préparé, à travers les difficultés de la vie, pour pouvoir prendre les décisions qui s’imposent. Parce que le problème au Congo, depuis la conférence de Berlin (conférence de Berlin sur la colonisation de novembre 1884 à février 1885), on nous impose des gardiens des intérêts des autres. Il nous faut un homme qui soit le gardien des intérêts des Congolais et qui va réaliser les programmes qui permettent immédiatement aux Congolais de prendre le contrôle de leur richesse immense, multiforme et multidimensionnelle.
Alors, selon vous, quels devraient être les chantiers prioritaires du prochain chef de l’État ?
Il faut travailler sur l’Homme. Il faut réformer l’Homme, le citoyen, le militaire, le policier pour lui inculquer des valeurs de justice, de respect, de bien-public, l’intérêt général, le combat pour la patrie, pour la souveraineté, pour la défense, la protection de nos frontières... D’abord cela, ensuite, prioritairement, il faut désenclaver le pays, il faut permettre aux Congolais de se nourrir et nous avons de la nourriture partout, il faut donc des routes, des dessertes agricoles... Alors, je pense que ce qui ferait du bien au Congo, c’est d’abord refaire les voies ferroviaires, les voies lacustres, les voies maritimes, les voies routières pour amener la nourriture aux Congolais, mais aussi l’exporter. Ça va faire du bien à l’économie, ça va faire du bien au panier de la ménagère. Je pense que c’est par là qu’il faut commencer et tout le reste va suivre.
Alors justement, sur ces chantiers prioritaires, comment est-ce que vous comptez vous y prendre ?
L’argent est dans les poches des prédateurs nationaux et internationaux. Le Congo est un coffre-fort de ressources pour le monde occidental et il y a ici des Congolais qui s’associent aux prédateurs internationaux. Et cela a pris de l’ampleur à l’ombre du génocide rwandais. On a créé une insécurité pour pouvoir exploiter nos ressources sans rien payer ! Je vais mettre la main sur toutes ces voies de sortie de notre argent qui va dans les poches de gens à l’intérieur et à l’extérieur. Puis le mettre au service de l’accès à l’eau, l’accès à l’électricité, l’accès à un emploi, à un salaire décent. Il faut absolument mettre la main sur leurs ressources. C’est cela qui va me permettre de travailler sur les routes et sur les autres projets.
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