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Georges Buse Falay: «Je suis le défenseur de la majorité silencieuse congolaise qui est dans une totale détérioration de vie»

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Georges Buse Falay, ancien directeur de cabinet de l'ex-président Laurent-Désiré Kabila, est candidat à l'élection présidentielle du 20 décembre prochain, en République démocratique du Congo. À quelques jours des élections générales en RDC, RFI donne la parole aux candidats. Georges Buse Falay répond aux questions de Laurent Correau.

En RDC, les électeurs sont appelés aux urnes le 20 décembre pour élire leur président. Les candidats à la magistrature suprême s'expriment sur RFI.
En RDC, les électeurs sont appelés aux urnes le 20 décembre pour élire leur président. Les candidats à la magistrature suprême s'expriment sur RFI. © Studio graphique FMM
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RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ?

Georges Buse Falay Je suis candidat à l’élection présidentielle pour un but unique : être le défenseur de la majorité silencieuse congolaise qui est dans une totale détérioration de vie, sanitaire, alimentaire, sécurité physique. Il y a un besoin urgent à l’intérieur du pays de décourager le tribalisme. Mais je vous dis, la cause réelle du tribalisme, c’est la pauvreté. Parce que dans une société pauvre, les gens se replient sur leur famille et sur leur tribu. Avec le développement envisagé d’une économie forte et prospère, avec la collaboration de l’Europe et d’autres choses bien entendu, en changeant les mentalités dans la négociation, nous visons une répartition équitable des ressources dans le respect mutuel. Et là, je crois que nous allons sécuriser le Congo par rapport à ce qui se passe en Afrique de l’Ouest. Nous ne voulons pas de coup d’État, nous ne voulons pas un anti-européanisme qui n’a plus de place dans le monde moderne.

Selon vous, quels devraient être les chantiers prioritaires du prochain président ?

Restaurer la paix à l’Est de la RDC en attaquant la cause de ce qui se passe de ce côté-là de notre pays. Et cette cause, on sait que ce sont les multinationales qui font tout pour brouiller les cartes et piller les richesses du Congo, qui sèment la panique depuis plus de vingt ans en causant des millions de morts pour lesquels le monde civilisé n’a pas l’air de payer l’attention comme il le fait en Ukraine ou en Israël. La deuxième priorité, mettre fin immédiatement au coulage des recettes de l’État, l’argent qui sort par des voies irrégulières, afin de maximiser toutes les catégories de recettes financières publiques.

Pour vous, la lutte contre la corruption est donc un dossier essentiel auquel doit s’attaquer le prochain président ?

Le dossier central, inévitable, c’est celui-là : comment faire à très court terme pour mettre en place un audit qui ne va pas durer longtemps pour restructurer la Banque centrale, restructurer les douanes, restructurer les entreprises des économistes et les entreprises publiques qui sont des portefeuilles de l’État. De là, proviendra cet argent qui doit arriver à destination à la Caisse centrale. J’ai l’expérience à la Gécamines [Société générale des carrières et des mines] où j’ai travaillé pendant 22 ans. Nous avons restructuré la Gécamines à l’époque pour résoudre ce genre de problèmes. On peut restructurer ces grandes entités, très vite mettre en place des gens compétents. Très vite, trois mois après, les coulages sont stoppés.

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