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Les derniers jours de la présidence Trump ou la politique de la Terre Brûlée

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Le 20 janvier prochain, à Washington, le président sortant doit officiellement passer la main au démocrate Joe Biden. Cependant, Donald Trump multiplie les manœuvres pour nuire à l’action de son successeur…Mais jusqu’où peut-il aller ? 

Photo prise le 8 décembre 2020, le président américain Donald Trump part après avoir pris la parole lors du sommet sur le vaccin de l'opération Warp Speed ​​dans le bâtiment du bureau exécutif d'Eisenhower adjacent à la Maison Blanche à Washington, DC.
Photo prise le 8 décembre 2020, le président américain Donald Trump part après avoir pris la parole lors du sommet sur le vaccin de l'opération Warp Speed ​​dans le bâtiment du bureau exécutif d'Eisenhower adjacent à la Maison Blanche à Washington, DC. AFP - SAUL LOEB
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C’est ni plus ni moins la politique de la terre brûlée : Donald Trump est en roue libre et il peut en réalité aller loin, très loin, car les pouvoirs que lui confère encore la Constitution américaine sont aussi immenses que discrétionnaires, des pouvoirs qui en période de transition sont traditionnellement mis de côté par des présidents sortants, question de « fair play » démocratique mais, voilà, Donald Trump est un mauvais perdant assumé et volontiers brutal, et même si ses jours à la Maison Blanche sont désormais comptés, et que rien ne puisse plus stopper le compte-à-rebours vers son départ, Le futur ex-président américain est pris d’une créativité sans limites dans son exercice de torpillage institutionnel. 

Quelles mesures le président américain a-t-il décidées ?

D’abord, et pour d’obscurs raisons, il a mis son veto au budget de la défense, ensuite, il gracié quelques dizaines de proches, dont quatre criminels de guerre américains, des mercenaires de la sulfureuse société de sécurité Blackwater reconnus coupables  d’avoir massacré 14 civils irakiens à Bagdad. Mais il aussi amnistié son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, condamné à la prison pour fraudes fiscales et pour avoir menti au FBI ou encore le père de son gendre Jared Kuschner, proche conseiller en charge notamment du Proche-Orient qui pourrait lui-même faire l’objet d’une grâce préventive au cas où la justice se prenne à s’intéresser au clan Trump après le départ du président.

En pleine confusion des genres entre clientélisme, renvoi d’ascenseur et vendettas personnelles, Donald Trump a créé la consternation en pleine crise sanitaire en postant cette semaine une vidéo sur twitter pour s’opposer à une mesure sur le plan d’aide à l’économie, pourtant votée le 22 décembre, après des mois de négociations.

Le plan approuvait un chèque de 600 dollars par famille. Le président veut qu’il soit de  2000 dollars, sinon, il ne votera pas la loi ! 

En somme, cette fin de mandat est à l’image de sa présidence ? 

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en Janvier 2017, Donald Trump n’a eu de cesse d’affaiblir, voire d’ouvertement fouler aux pieds les institutions américaines quitte à remettre en cause jusqu'à ses fondements démocratiques… Sous le regard amusé de ses homologues à Pékin, Moscou ou Ankara devant ces inquiétants symptômes d’un effondrement de la première démocratie de la planète.

Le 20 Janvier prochain à Washington, la cérémonie d’investiture du 46ème président des Etats-Unis s’annonce unique en son genre, en cette période de pandémie, sans défilé ni fanfare, mais aussi parce que Donald Trump a décidé de ne pas y participer. 

 

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